C’est la fin de 9 ans d’engagement. Principale alliée du Mali dans la lutte contre le terrorisme depuis le 11 janvier 2013, la France vient de se retirer définitivement. Tout est parti de mai 2021 lorsque le président français Emmanuel Macron a annoncé un éventuel départ des soldats français installés au Mali.
L’histoire se répète, elle s’est réellement répétée au Mali. Il y a plus d’un demi-siècle, le premier président du Mali indépendant Modibo Keita a tenu un discours pour demander l’évacuation de l’armée française au Mali. C’était le 20 janvier 1961. Plusieurs décennies plus tard, l’armée française qui avait été sollicitée en janvier 2013, quitte le sol malien suite aux relations diplomatiques exécrables depuis un moment entre les autorités de la transition actuelles du Mali et l’Élysée. Il a fallu plus d’un an pour mettre définitivement fin à tout cela.
Suite au renversement des premières autorités en mai 2021 par les militaires au pouvoir, le président Macron, qui a vigoureusement condamné l’acte a affirmé le retrait prochain de la force Barkhane au Mali.
En juin de la même année, Paris a suspendu ses opérations militaires avec les Forces Armées maliennes après ce deuxième coup d’État en un an au Mali.
En septembre 2021, cette décision va pousser le premier ministre malien, Choguel Kokalla Maiga à parler devant l’Assemblée générale de Nations Unies d’un abandon en plein vol. Dès lors, les tensions entre les deux alliés historiques dans la lutte contre le terrorisme n’ont cessé de s’accroitre.
En décembre 2021, les rumeurs sur un prétendu recours des autorités maliennes au service d’une société paramilitaire russe enveniment les relations. Des accusations qui ont fait réagir les officiels français. La ministre française des Armées d’alors, Florence Parly avait prévenu que son pays n’allait pas pouvoir cohabiter avec des mercenaires, mais avait ajouté aussi qu’il n’allait pas quitter le Mali.
Alors que la rétrocession des bases militaires françaises se poursuit au Mali dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, le 17 février 2022, Emmanuel Macron a annoncé le retrait militaire de la France au Mali. Le lendemain, dans un communiqué, les autorités maliennes qualifient se retrait d’unilatéral et demande à la France de retirer sans délai ses forces militaires. La France réplique qu’elle se retira en bon ordre.
Le 2 mai 2022, après plusieurs mois d’escalade diplomatique, le gouvernement malien a notifié aux autorités françaises une dénonciation des traités de défense les liant. Une décision qui prendra effet six mois après, selon l’article 26 dudit traité dans ses dispositions finales « Chaque partie peut dénoncer le présent traité par le biais d’une notification écrite. Cette dénonciation prend effet si mois après réception de la notification par l’autre partie ». Parmi les motivations de Bamako : « Les multiples violations » de l’espace aérien malien. Selon le ministre malien des Affaires Étrangères, Il n’y a plus de base légale pour la France d’opérer sur le sol Malien. Le Quai d’Orsay considère cette décision injustifiée et conteste formellement toute violation du cadre juridique bilatéral qui serait imputable à la force Barkhane. Dans la même note, il ajoute que la France poursuivra son retrait en bon ordre.
Ce retrait qui se faisait progressivement en bon ordre a pris fin de façon définitive. La dernière emprise militaire française au Mali a été transférée aux forces armées maliennes (FAMa). Ces dernières disposent d’un site qui leur permet de s’installer sans délai pour poursuivre leur combat contre les groupes armés terroristes. Les emprises de la force Barkhane au Mali auront donc toutes été transférées en étroite collaboration avec les autorités maliennes. Peut-on lire dans le dernier communiqué de l’Opération Barkhane du 15 août 2022 à N’Djamena au Tchad.
Poursuivre la lutte contre les groupes armés terroristes conjointement avec ses partenaires africains et internationaux ; agir au profit de la population par des actions civilo-militaires et des aides médicaux. Telles sont les principales missions du dispositif militaire français dans la bande sahélo-saharienne.
« Nous restons déterminés à participer à la lutte contre les groupes armés terroristes au côté des pays qui en expriment le besoin », conclut le communiqué de N’Djamena.
La Rédaction : Horontv.ml