Le Mali est un vaste pays saharo-sahélien, situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest et sans littoral. La population est estimée à près de 18 millions d’habitants, avec une proportion de 48,6% de jeunes de moins de 15 ans. Après la chute de Moussa Traoré en 1991, l’espace médiatique du Mali a connu un boom avec la création de plusieurs radios, des titres de journaux. Depuis quelques années, des chaînes de télévisions privées émergent. Il reste que ces médias ne répondent pas aujourd’hui à tous les besoins des consommateurs d’informations.
Ces dernières années, le Mali, comme les autres pays d’Afrique, a connu de nouveaux services web avec l’apparition des applications mobiles, des sites web d’informations ou des web radio et web télé. A l’heure où Internet devient l’outil incontournable de communication, d’information et de marketing, les stratégies et les supports de communication ne cessent de croître pour mettre en valeurs les qualités, les défis et les réalisations des entreprises, mais aussi des institutions. Dans un contexte d’exigence de bonne gouvernance, la transparence et la clarté dans la gestion des ressources publiques sont la préoccupation des pays.
La dimension que prennent les réseaux sociaux ou les nouveaux médias est telle qu’aujourd’hui aucune société moderne ne se fait sans ces nouveaux canaux d’information. Le fait qu’Internet et ses outils d’information soient devenus une plateforme ou un réseau d’échanges incontournable dans le monde justifie son caractère transfrontalier, universel, instantané, rapide, interpersonnel et communautaire.
L’assertion de Mc Luhan, à une époque, s’illustre d’une façon incontestable aujourd’hui : « Le monde est devenu une sphère où un clic peut tout changer, un véritable village planétaire ». De fait, Internet casse les barrières, rapproche les gouvernants des gouvernés, informe et communique sur la bonne gouvernance et la transparence. Une publication sur Twitter, sur Facebook ou en vidéo a beaucoup plus d’impact sur une cible que n’importe quel outil aujourd’hui.
Pourquoi une web TV ?
Selon les derniers chiffres du site Internet World Stats, le Mali compte aujourd’hui 12 480 176 utilisateurs d’Internet en décembre 2019, soit 61, 6% de la population, et plus d’un million cinq cent sont sur Facebook. Ce réseau social propose un contenu varié en termes de format (texte, audio, photo et vidéo) à toutes les couches de la société.
La diffusion d’informations de manière traditionnelle au Mali (télévision, radio et presse écrite) ne répond pas aujourd’hui au besoin des utilisateurs d’Internet. Chaque jour, des médias en ligne se créent et des chroniqueurs sur les réseaux sociaux sans ligne éditoriale et les rudiments du métier de journaliste pullulent. Pour répondre au besoin du Malien en matière d’accès à l’information de qualité, Horon-TV vient amorce une révolution capverdienne au sein de l’espace médiatique en proposant un contenu vidéo de qualité et des émissions à contenu varié avec, chaque semaine, des reportages de société, l’invité du mois et l’analyse de la semaine. La web TV, tenue par une équipe de jeunes journalistes dynamiques, vient bouleverser et défricher un champ nouveau dans la diffusion de l’information au Mali.
En dépit d’un monopole de fait, le service de l’audiovisuel public peine à répondre aux besoins de communication tant de l’État que des populations. A l’analyse, il apparaît que les programmes de l’audiovisuel public se caractérisent par :
⮚ Une prédominance de programmes d’information institutionnelle au détriment de programmes à caractère éducatif. La couverture de l’activité des institutions de la République mobilise l’essentiel des moyens des chaînes publiques. Au journal télévisé, l’actualité à Bamako, laisse très peu de place à celle des régions. Au final, les différentes éditions du journal télévisé pourraient se résumer en « Bamako parle aux maliens ».
⮚ Une faiblesse de l’expression plurielle tant au niveau politique que culturel. Il n’existe pas beaucoup d’espaces de débat dans les programmes de l’audiovisuel public. Quand ils sont organisés, les débats se font seulement en français et quelque fois en bamanankan. Ils manquent de profondeur et n’ont souvent pas de prise avec la réalité que vivent les populations. Ces débats ont très peu contribué au renforcement de la démocratie et à l’appropriation de la chose publique par les populations. Ceci devrait pourtant être leur objectif premier.
Ces lacunes sont apparues au grand jour lors de la crise politico-sécuritaire que le Mali a connue en 2012. Cette crise multidimensionnelle, qui a fait peser de sérieuses menaces sur les institutions de l’État, a révélé une grande fracture entre les autorités politiques et la population.
Une des leçons à tirer de cette crise est qu’après vingt ans d’exercice, la démocratie malienne était faiblement ancrée au sein de la population.
OBJECTIFS 16 : Paix, justice et institutions efficaces
L’objectif principal de la création de la web TV est de contribuer au renforcement de la démocratie et à la construction de l’État de droit au Mali par des émissions visant :
⮚ la promotion de l’État de droit et de la citoyenneté ;
⮚ l’expression plurielle des cultures et courants d’idées ou de pensée ;
⮚ la promotion du patrimoine des différents terroirs du pays ;
⮚ la promotion de pratiques favorisant l’épanouissement physique et intellectuel
⮚ la promotion de la tolérance et du vivre ensemble.
Ce projet est en parfaite harmonie avec l’objectif 16 de ODD notamment la promotion de la citoyenneté, de la gouvernance inclusive, des droits humains, et de la prévention contre l’extrémisme violent. Les actions prévues dans le cadre de ce projet contribueront à atteindre cet objectif.
Objectifs spécifique :
– Sensibiliser les jeunes (y compris les femmes) sur la bonne gouvernance et la citoyenneté,
– Informer la population sur l’accord pour la paix et la réconciliation et sa mise en œuvre,
– Sensibiliser la population sur les comportements à adopter pour le vivre ensemble et la cohésion sociale
– Influencer positivement le comportement des jeunes et des femmes pour la construction d’un nouveau Mali.
CIBLES
Les programmes de la web TV seront destinés à l’ensemble de la population malienne et sa diaspora de 18 à 55 ans. Cependant, compte tenu de la place qu’ils sont amenés à jouer dans l’édification de la nation, les jeunes et les femmes feront l’objet d’un traitement particulier à travers surtout des émissions destinées aux renforcements de la citoyenneté, le vivre ensemble… L’usage des langues nationales (Tamasheq, Sonrai, peulh et bamanankan) permettra d’atteindre à la fois les publics urbains, périurbains et ruraux. Quant à la diaspora, elle sera prise en compte non seulement dans les programmes, mais aussi les moyens de diffusion (webcasting).
70% de jeunes, 20% de femmes et 10% de professionnels.
Il est constaté par beaucoup d’observateurs que la méconnaissance des lois et règlements par les populations constitue une des causes de la mauvaise gouvernance au Mali. Nos productions contribueront à satisfaire d’abord le besoin d’information de nos cibles, par exemple, sur les procédures administratives, les taxes et impôts à payer, le rôle des institutions de la république, le rôle du citoyen, le processus de l’accord pour la paix et la réconciliation, etc. Ensuite il s’agira de sensibiliser ces cibles sur la nécessité du changement de comportement et de leur implication afin de réussir le pari du nouveau Mali.
Il n’est plus à démontrer l’impérieuse nécessité d’impliquer toutes les sensibilités de la société malienne dans la construction du nouveau Mali. Nous prévoyons au moins une participation de 30% des femmes dans la production des articles, des vidéos et la réalisation des émissions télé.
PROGRAMMES (contribution de l’organe)
L’ambition de la web TV est de mettre à la disposition des Maliens, des programmes de télévision (webtv) où chaque segment de la société se reconnaitra et apprendra à connaitre les autres. Notre objectif de diffuser nos contenus en ligne, qui est de nos jours l’espace sur lequel vont la plupart des jeunes, va donner plus de visibilité à ces sujets. Ensuite, nos réalisations seront faites, en plus du français, dans quatre grandes langues (Bambara, Peul, Sonrhaï, Dogon ou Tamasheq) locales et sous-titré en français et ce dans le but d’atteindre un maximum de maliens. Nous mettrons en outre, en place un groupe WhatsApp pour animer des discussions sur les sujets abordés dans nos contenus médiatiques après chaque diffusion.
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