A l’aéroport International, Modibo Keita Bamako – Sénou, de individus armés ont été arrêtés. L’annonce avait été faite par le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maiga, ministre de l’Administration Territoriale. C’était hier, 11 juillet 2022, dans la soirée lors de la grande édition de 20h sur la chaine nationale (ORTM1). En réaction, les autorités ivoiriennes répliquent, le 12 juillet en demandant à celles du Mali de libérer sans délai les militaires ivoiriens arrêtés injustement.
L’information concernant ce contingent ivoirien a vite était largement rependue par certains utilisateurs sur les réseaux sociaux. « Les forces armées maliennes viennent d’arrêter à l’aéroport international président Modibo Kéita de Bamako – Senou un groupe de 49 individus armés d’équipements lourds. Ces individus seraient des éléments de l’armée ivoirienne, comprenant 31 soldats des forces spéciales et 18 de l’armée régulière », partageaient-ils durant la journée du dimanche 10 juillet 2022. D’autres parlaient même d’une tentative de déstabilisations des institutions, c’était une panique.
Pendant la journée de lundi, le sujet alimentait toutes les discussions, plusieurs versions circulaient, mais peu d’informations fiables. Dans ce communiqué rendu public, le gouvernement confirme l’atterrissage de deux aéronefs entre 11h et 13h en provenance de la République de Côte d’Ivoire transportant quarante-neuf militaires « avec leurs armements et munitions de guerre. »
Selon le gouvernement, ces militaires se trouvaient « illégalement sur le territoire du Mali ». Il ajoute qu’ils « ont été immédiatement interpellés et leurs armements, munitions et équipement ont été saisis. ». Après constat, il ressort que ces hommes étaient en possession d’armes de guerre, n’avaient pas d’ordre de mission ni autorisation, leurs réelles professions étaient pour la plupart dissimulée : « sur la majorité des passeports, les professions inscrites étaient les suivantes : étudiants, chauffeurs, maçons, mécaniciens, vendeuses, électriciens, vigiles, peintres…».
Mais dans le communiqué issu de la réunion extraordinaire du Conseil National de Sécurité de la Côte d’Ivoire, du 12 juillet, le gouvernement ivoirien dément qu’aucun militaire ivoirien de ce contingent n’était en possession d’armes et de minutions de guerre, à sa descente de l’avion. Ce communiqué précise que les armes du contingent, comme autorisées par les Nations unies pour la protection personne et les cas d’auto-défense et selon les procédures en la matière, se trouvaient dans un second avion.
Parmi les versions qui auraient été avancées par les individus interpellés pour justifier leur présence au Mali figuraient entre autres : « une mission confidentielle, la rotation dans le cadre de la Mission multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA), la sécurisation de la base logistique de la compagnie aérienne Sahélien Aviation Services et la protection du contingent allemand. Toujours selon le communiqué du gouvernement, les autorités ivoiriennes affirment qu’elles ignoraient tout de la présence des militaires ivoiriens interpellés au Mali. La MINUSMA quant à elle indique qu’elle n’avait pas de rotation prévue, le 10 juillet 2022.
Dessein funeste
Sans préjuger de la suite qui sera réservée à cette affaire, le gouvernement a relevé plusieurs manquements et infractions : « la non-information du Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, par les canaux officiels, au sujet d’un déploiement de militaires ivoiriens. La violation flagrante des dispositions de l’article 38 du Code pénal malien incriminant les atteintes à la sureté extérieure de l’Etat dont l’atteinte à l’intégrité du territoire. La violation de la législation relative à l’aviation civile.
Au regard de ces manquements et infractions, le gouvernement de la Transition considère ces militaires comme des mercenaires, tels que définis par la convention de l’OUA sur l’élimination du mercenariat en Afrique. Aux dires du porte-parole du gouvernement le dessein funeste des personnes interpellées était manifestement de briser la dynamique de la Refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel.
Le gouvernement décide de mettre à la disposition des autorités judiciaires compétentes les quarante-neuf 49 militaires ivoiriens interpellés. Le gouvernement exprime sa solidarité aux autorités ivoiriennes « certainement troublées par la présence illégale de ses quarante-neuf militaires au Mali à son insu et sans son autorisation ; le gouvernement de la Transition voudrait également compter sur la coopération avec la République sœur de Côte d’Ivoire afin que la lumière soit faite sur cette affaire. ».
De son côté, le gouvernement ivoirien informe l’opinion nationale et internationale que les autorités ivoiriennes continuent d’œuvrer pour le maintien du climat de paix et de fraternité qui a toujours prévalu entre la Côte d’Ivoire et le Mali.
La rédaction : horontv.ml