« Dans l’art militaire, quand on dit abandonner en plein combat, cela signifie la trahison … » dans une interview accordée aux médias français, France 24 et Rfi, le premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga ne remet pas la balle à terre.
Hier, dans la soirée, France Media Monde a diffusé sur les antennes de France 24 et radio France international un entretien exclusif du chef du gouvernement malien. Pendant une vingtaine de minutes, Choguel Maïga a répondu avec véhémence aux questions du journaliste Alain Foka de RFI. Habillé d’un ensemble d’une tenue tradition avec un bonnet blanc fait face à son interrogateur.
Il revient sur l’expulsion de l’ambassadeur de France, Joël Meyer, fait des révélations qui n’ont pas été évoquées en janvier lors de la notification du diplomate. Il accuse aussi la France d’avoir usé des manœuvres pour attenter aux institutions de la transition. « Ils voulaient diviser le Mali … Leur ambassadeur s’est livré à des activités subversives qui divisent les Maliens, surtout qu’il avait une subornation en cours pour renverser le gouvernement … » pour lui il est clair que Paris préparait en plan pour déstabiliser Bamako.
D’abord, il clarifie qu’ils n’ont pas demandé le départ des Français « C’est eux qu’ont dit qu’ils partent […] Il n’y a pas de vide, nous avons déjà occupé ces bases avec les moins que nous avons, nous avons la même armée, le leadership a changé, nous nous sommes réorganisés », a-t-il précisé avant d’ajouter « ils disent aux Africains qu’aucun État ne peut vivre sans aide extérieure. Cela fait deux ans, aucun aide budgétaire à notre État. Et pendant ces deux ans, on a tenu les salaires, on a équipé l’armée plus que les trente derrières années réunies. »
Selon le premier ministre, l’armée monte en puissance, il y a des résultant sur le terrain, les gens retournent chez eux. « Nous avons préparé pendant six mois la grande offensive contre les terroristes. Du 28 décembre à aujourd’hui, nous avons détruit plusieurs bases terroristes ; nous sommes allés au cœur du terrorisme. On n’avait plus de 350 mille réfugiés, en quelques mois, 50 mille sont retournés, en deux semaines, 20 mille sont retournés volontairement », laisse entendre le docteur Maïga.
À la question du journaliste sur la présumée présence des paramilitaires russes, il a catégoriquement rejeté les affirmations sur le sujet : « Nous travaillons avec l’État russe, nous ne commentons pas les propos d’autres chefs d’État ou des journalistes. Nous avons les instructeurs russes qui sont avec nos officiers […] le mot Wagner, ce sont les Français qui le disent, nous ne connaissons pas de Wagner […] nous savons qu’ils ont des problèmes géostratégiques avec la Russie, mais personne ne va nous entrainer dans un combat qui n’est pas le nôtre, nous cherchons à sécuriser nos populations. », s’est-il défendu.
Parlant des sanctions de la CEDEAO, il évoque un assouplissement des positions pour trouver un terrain d’entente : « On ne peut pas nous conduire au suicide. La CEDEAO veut qu’on organise des élections sans nous attaquer aux sources du soulèvement. Ça fait quatre coups d’État en moins de trente ans. Parce qu’on ne règle pas les problèmes de fond. La démocratie ne se ramène pas aux élections. »
La rédaction horontv.ml