Elles font face par moment aux discriminations à cause d’une situation. Les déficiences physiques. Ces personnes porteuses de handicap ne sont pas toutes gênées du regard de pitié, de dégout que les autres portent sur elles. En dépit des difficultés, elles se battent à la sueur de leur front afin de se prendre en charge.
Les personnes qui portent physiquement un handicap ne sont pas responsables de cette situation. Elles ne doivent par conséquent pas être exclues pour cette différence de la provenance divine. Elles sont souvent éloignées des autres en raison de leur différence. Mais, certains ont compris que dans la vie, il faut se faire à l’idée qu’on sera accepté par certains et rejeté par d’autres. En conséquence, la déficience n’est pas une raison pour rester bras croisés.
Mme Sitan Togo, tresseuse et mère de famille, est une personne vivante avec une déficience. Atteinte d’une déficience physique, cela ne l’empêche pas de travailler comme les personnes bien portantes qu’elle, « Je ne me suis jamais gênée que les autres me traitent de personne handicapée. J´invite les autres de la même situation que moi à ne pas se résigner sur leur sort. Travaillons pour subvenir à nos besoins. C´est beaucoup plus mieux ».
Ambitieuse, la battante, qui prend de l’âge, ne veut surtout pas rester dans cette situation, « Mon souhait est qu´on m´aide à sortir de cette situation. Je prends de l´âge. Je me promène pour tresser les gens. Parfois, même des personnes bien portantes physiquement se trouvent à cours de moyen à plus forte raison une personne à mobilité réduite », exprime-t-elle. Les soutiens moraux n’y manquent pas.
Yaya Cissé que nous avons rencontré en ville est un citoyen qui sensibilise les uns et les autres de ne pas créer de différence, « Être handicapé physique ne signifie pas qu´il y a une différence entre ce dernier et les autres. Ce sont des êtres humains et non des bêtes. De un, ils ne sont pas responsables de cette situation. En plus, un handicapé peut être issu de la lignée de chacun. Imaginons que cela t’arrive, vas-tu agir de la sorte ? On doit bien veiller au respect de leurs droits », a-t-il défendu.
Dans le même sillage, deux autres citoyens, notamment Youssouf Fofana, septuagénaire et Dramane Traoré, moins jeune, mettent l’accent sur la sensibilisation des populations à savoir qu’une personne qui vit avec un handicap est égale à une personne non atteinte d’une déficience physique. Et en plus, que les gens s’approchent de ces personnes qui ne doivent pas être exclues de la société.
En éclairant la lanterne des uns et des autres, Mme Kadiatou Coulibaly, administratrice des ressources humaines et personne vivante avec une déficience souligne que ce sont les autres qui créent le handicap lequel survient quand une déficience interagit avec les obstacles comportementaux, environnementaux et institutionnels. Selon elle, une personne qui marche avec des béquilles a un problème ou l’incapacité de marcher comme les autres, mais que cela ne signifie pas que cette dernière a un handicap, elle a plutôt une déficience.
En plus des instruments juridiques relatifs aux droits des personnes vivantes avec un handicap, il existe également des associations au Mali allant dans le même sens. AMPHP, l’Association Malienne des Personnes Handicapées Physiques. Albert Kanouté, président de ladite association exprime son désarroi par rapport au non accompagnement de l’État.
« Quand on est handicapés, cela était synonyme de la mendicité. Il fallait enlever ça de leur esprit. Pour parvenir à ça, il faut des stratégies. Donc, il faut organiser des formations professionnelles avec des partenaires et créer des infrastructures scolaires. C’est ce que l’on a fait. Mais, une fois que les handicapés sont en possession de leurs diplômes, il faut qu’ils aillent la possibilité d’avoir un emploi », explique, le président, Albert.
A l’endroit de l’État qui procède souvent à des remises de dons à certaines personnes vivantes de la déficience à l’insu de l’Association, le président apprécie bien ce geste, mais que les autorités passent par ladite association qui connait bien les besoins.
« Quand on reconnait une association d’utilité publique, on s’engage à l’accompagner financièrement et matériellement », recommande le président, Albert Kanouté de l’AMPHP.
La Rédaction : horontv.ml