24 heures après l’annonce de la fin de l’opération Barkhane et Takuba au Mali, une première réaction de la part des autorités militaires maliennes dans un communiqué.
Le 20 janvier 1961, le président Modibo Keita a pris la décision ferme de l’évacuation rapide des troupes françaises stationnées en République du Mali. L’évacuation a été faite de façon progressive jusqu’en septembre de la même année.
Plus d’un demi-siècle plus tard, un autre scénario se produit en 2022. La France a pris la décision de retirer ses forces au Mali, mais sans consultation préalable des autorités de la transition, qui, à son tour, ont pris acte avant d’inviter la France à retirer ses troupes « sans délai ».
Hier, jeudi 17 février, les autorités françaises ont annoncé le « retrait coordonné » de la force de lutte contre le terrorisme au sahel, Barkhane. Avec elle, se retire aussi la coalition de forces spéciales européennes Takuba. Au lendemain de cette décision, le gouvernement malien dans un communiqué lu sur la télévision de l’État par son porte-parole, le colonel Abdoulaye Maïga, non moins ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, « invite la France à retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba ».
Selon les autorités maliennes, cette décision a été prise par la France « sans préavis et sans consultation préalable », elles la qualifient « d’unilatérale » qui constitue une violation flagrante des accords liant les deux pays. Cette rupture intervient dans un contexte diplomatique très tendu depuis quelques mois, suite à l’annonce faite par le premier ministre de faire recours à d’autres partenaires.
Les résultats obtenus par les opérations françaises n’ont pas satisfait les autorités du Mali. « Malgré la présence de l’Opération Barkhane et des forces internationales, de 2013 à 2021, le Mali a risqué la partition et la menace terroriste initialement localisée au Nord du Mali, s’est répandue sur l’ensemble du territoire national », peut-on lire dans le communiqué.
« En bon ordre »
Par ailleurs, le gouvernement du Mali rappelle que l’Opération Serval n’aurait pas été nécessaire si l’OTAN n’était pas intervenue en Libye en 2011.
Toutefois, les autorités maliennes reconnaissent les sacrifices consentis et s’inclinent devant la mémoire de toutes les victimes maliennes et étrangères.
Le Président français, Emmanuel Macron, en conférence à Bruxelles pour le sommet UE-Afrique, répond immédiatement à ce communiqué malien. « Nous avons annoncé la ré-articulation du dispositif et il s’appliquera en bon ordre afin d’assurer la sécurité de la mission des Nations unies et de toutes les forces déployées au Mali. Je ne transigerai pas une seconde sur la sécurité », a-t-il répondu.
Sur les 4600 soldats déployés au Sahel, 2400 sont établis au Mali. Le retrait des troupes françaises prendra quatre à six mois.
La rédaction horontv.ml