A la fin de sa mission au Mali, l’expert indépendant, Alioune Tine a fait une déclaration dans laquelle, il s’est réjoui de la baisse du nombre de violations et d’atteintes aux droits humains documentées par la MINUSMA, de 7,46 % au cours du dernier trimestre de 2022. Il a tout de même exprimé ses préoccupations par rapport au rétrécissement comme peau de chagrin de l’espace civique…
Du 6 au 17 février 2023, Alioune Tine a effectué une visite officielle au Mali sur l’invitation du gouvernement malien. Son arrivée au Mali le 05 février, selon lui, a coïncidé avec la décision des autorités maliennes de déclarer le Directeur de la Division des droits de l’homme de la MINUSMA « persona non grata ».
Sur la situation des droits humains au Mali, Alioune Tine a déclaré : « Je me réjouis du fait que le nombre de violations et d’atteintes aux droits humains documentées par la MINUSMA a baissé de 7,46 % au cours du dernier trimestre de 2022 ».
En notant des avancées, le chef de la mission a cité, l’adoption en novembre 2022 d’un décret d’application de la Loi fixant les règles générales relatives à la réparation des préjudices causés par les violations graves des Droits de l’Homme. Il a également mentionné la condamnation de l’auteur d’une attaque contre cinq Casques bleus par la Cour d’Assises de Bamako siégeant en matière de terrorisme en janvier 2023. Sans oublier, l’adoption en février d’un projet de texte relatif à la création d’une Direction Nationale des Droits de l’Homme.
L’expert indépendant a également expliqué que le ministre malien en charge de la Justice et des droits de l’homme a partagé avec lui des informations sur les efforts en cours pour organiser dans un avenir proche le procès d’une centaine d’individus impliqués dans des atteintes aux droits humains liés à l’esclavage par ascendance.
Cependant, il affirme être extrêmement préoccupé par les atteintes graves aux droits humains que continuent de commettre les Groupes Extrémistes Violents, y compris des meurtres, enlèvements, menaces contre les populations civiles, le vol de bétail et les viols.
A ses dires, globalement, les Groupes Extrémistes Violents ont continué d’être les principaux auteurs présumés de la majorité des violations et atteintes aux droits humains au Mali au cours de deux derniers trimestres de l’année 2022.
« Cependant, je suis également préoccupé par les allégations des violations commises par les Forces de Défense et de Sécurité Maliennes et leurs partenaires militaires russes », a-t-il déploré.
Au-delà des violations et atteintes aux droits humains liées au conflit armé, l’expert indépendant, a exprimé ses préoccupations par rapport au rétrécissement comme peau de chagrin de l’espace civique, de la liberté d’expression et d’association et le développement de l’autocensure. « Je suis sérieusement préoccupé par les attaques et le lynchage médiatique contre les défenseurs des droits humains, qui n’épargnent même pas la Commission Nationale Droits de l’Homme. J’ai moi-même fait l’objet d’attaques verbales sur les réseaux sociaux avant et pendant ma visite », a-t-il dévoilé.
La Rédaction : Horontv.ml