Au Mali, particulièrement dans les grandes villes, beaucoup font de plus en plus recours aux établissements d’enseignements privés pour la scolarisation de leurs enfants. Ce choix s’explique par plusieurs facteurs.
La rentrée scolaire se pointe à l’horizon, les personnels du monde éducatif : les parents d’élèves, les élèves et les enseignants sont en pleine préparation. Entre le choix d’une bonne école et l’achat de fourniture scolaire, telles sont les préoccupations majeures de tous les chefs de familles.
En ce qui concerne le choix d’école, beaucoup de parents optent pour les écoles privées en raison des grèves qui gangrènent les écoles publiques. « L’abandon de l’école publique au profit de l’école privée est dû à certaines raisons. Nous avons constaté qu’à l’école publique, c’est un laisser-aller qui règne. Là-bas, les enseignants ne travaillent pas comme il le faut. C’est un problème ! Les enseignants évoquent comme prétexte l’effectif pléthorique. A qui la faute maintenant ? », s’interroge, M. Drissa Doumbia, parent d’élèves.
Certains choisissent les écoles privées du fait de leur proximité. Les écoles publiques ne sont pas nombreuses, les familles qui sont éloignées de la seule école publique du quartier, préfèrent inscrire leurs enfants dans des écoles privées de la place afin que les enfants n’aient pas à faire un long trajet. « On se converse vers les écoles privées parce qu’en général, elles sont plus organisées. Les écoles publiques ne sont pas bien construites », nous confie M. Oumar Coulibaly, enseignant.
Mme Dembélé Kadidiatou Sidibé, également enseignante de son état, ajoute « l’effectif des élèves est trop élevé dans les établissements publics contrairement aux écoles privées. »
Cependant, d’autres citoyens voient d’un très mauvais œil la floraison des écoles privées. C’est le cas de ce jeune étudiant en anglais du nom d’Abdoul Karim Togo, « On ne voit l’enseignement privé que dans la grande ville, alors que tous les enfants ont droit à l’éducation où qu’ils se trouvent. Ainsi, je pense que c’est un luxe, cela n’a rien à voir avec une nécessité, car il faut avoir un revenu élevé pour pouvoir inscrire ces enfants dans les écoles privées. », analyse-t-il.
Le président de l’association de promoteurs des écoles privées, M. Albakaye Traoré, argumente dans un autre sens. De son point de vue, c’est une nécessité d’inscrire son enfant dans une bonne école afin que ce dernier bénéficie d’une formation de qualité. « Le meilleur investissement aujourd’hui, dit-il, ce n’est pas de construire une maison, mais c’est de former son enfant pour l’avenir. Ce n’est pas une question de luxe, car le savoir n’a pas de prix. »
Selon le coordinateur de directeurs des groupes scolaires publics, Sekou Koné, l’efficacité, c’est au niveau des écoles publiques, « la plupart des écoles privées n’ont pas d’enseignants titulaires par contre nous, nous sommes des professionnels. Nous avons été dans des écoles de formations…nous connaissons très bien l’enseignement. », explique le pédagogue.
Cette mère de famille, Fatoumata Boré, appuie les arguments de son prédécesseur. Elle soutient qu’il n’y a pas de différence entre les deux types d’enseignements, « ce sont les mêmes enseignants qui exercent dans les publics et privés. Sauf les petites grèves que les enseignants des établissements publics observent contrairement aux établissements privés. Il n’y a pas d’enseignants réservés exclusivement pour les écoles privées, à moins qu’ils ne fassent recours à des mercenaires. »
Les législations maliennes, faut-il noter, reconnaissent l’enseignement à caractère privé, qui doit s’exercer dans le respect strict des conditions définies par la loi.
Les autorités en charge de l’éducation ne doivent-elles pas prendre de mesures adéquates afin de faire de l’enseignement public une référence ?
La Rédaction : Horontv.ml