Ils ont plus de 200 élèves à traverser chaque jour le fleuve Niger par pirogue. Ces enfants se rendent dans une école située au centre de Bamako, dans la capitale malienne derrière le fleuve à Badalabougou, rive droite.
Ce n’est pas un rêve, mais une réalité. Une école située sur une île à Bamako où les écoliers sont obligés d’emprunter la pirogue pour regagner l’endroit. Dialadoun, c’est le nom que porte l’école qui a récemment obtenu en 2022 son statut d’école publique.
L’école dispose deux pirogues de ramassage scolaire. Chaque matin, les pirogues passent au campement pour chercher les élèves. Elles les emmènent sur l’ile, et quand l’école est terminée, elles les ramènent chez eux.
Bien habillée et plaquée dans son « Jean », Rokia Koumaré, 10 ans, se dirige vers les rives du fleuve Niger. Tout comme ses camarades, elle doit traverser le cours d’eau pour aller apprendre à lire et à écrire.
Dans la pirogue, c’est l’ambiance jusqu’à l’arrivée. Rokia n’a pas peur de l’eau du fleuve : « Je n’ai pas peur de traverser le fleuve par pirogue, car je suis habituée ». Avant l’heure, l’école procède à la montée de drapeau sous l’entonnement de l’hymne national du Mali. « Dès notre arrivée à l’école, on procède à la montée de drapeau. En classe, on corrige avec le maitre les devoirs à domicile. Nous menons également des activités sportives ».
Malado Sangaré fait une classe supérieure à celle de Rokia ; elle fait la 5ème année : « Au sortir des classes, on fait la teinture, la poterie, la danse, l’élevage et des travaux champêtres. Après, on les vend pour payer les frais de l’école ». Selon, Malado, ces métiers sont très importants, car même après les études lorsqu’on n’a pas eu l’emploi, cette activité pourra servir.
« Cours dans la cour »
C’est une particularité d’être sur une île, car l’école se trouve dans un milieu propice pour l’apprentissage. Marie Garnier est la coordinatrice de l’école de l’ile de Dialagoun, « Nous avons créé en 2017 un centre d’apprentissage pour scolariser un peu les enfants, car on voyait qu’ils n’allaient pas à l’école », explique la promotrice qui ajoute, c’est en 2022 que l’école a obtenu le statut d’école publique, et qu’ils scolarisent plus de 200 enfants venants des différentes localités et des rives de Bamako.
La création de cette école est une aubaine pour certains parents d’élèves. A l’image de la mère de la petite Rokia, Mme Koumaré Djènèba Koumaré « Quand nos enfants quittent à la maison pour les écoles en ville. Ils sont exposés à toute sorte de danger. Les enfants peuvent être enlevés où avoir des accidents de circulation. Raison pour laquelle nous apprécions bien la création de ce centre d’apprentissage ». Mastan Traoré, la camarade de Rokia ne cache pas non plus sa joie de la formation que l’école donne : « Cette formation m’est très utile ». Pour elle, ne pas aller à l’école n’est pas une bonne option ni pour les parents ni pour les enfants.
Un travail très pénible pour le piroguier, Karamoko Koumaré, qui exprime sans ambages les difficultés auxquelles il fait face et demande l’accompagnement des uns et des autres. « Ce travail a commencé il y a plus de 5 ans. Nous avons besoin de l’accompagnement, car cette activité demande beaucoup de charge. Le carburant, l’entretien de la pirogue ».
En raison de quelques difficultés auxquelles l’école rencontre, M. Konaré et ses élèves prennent cours dans la cour de l’école à l’ombre de l’arbre.
Peu connue par une grande partie des habitants de la capitale Bamako voire même ceux du quartier Badalabougou, l’école de l’Ile de Dialagoun qui a été construite pour garantir un lieu d’étude pour les jeunes non-scolarisés souffre des problèmes de tables, de salles de classe entre autres. D’ailleurs, c’est au son des insectes que certains cours sont donnés en plein air.
La Rédaction : Horontv.ml