La décision prise, mi-août 2022, par les autorités de la transition du Mali interdisant l’usage, la vente, l’importation et la distribution de la chicha divise les Maliens entre pour et contre.
Dans six mois exactement, l’application des mesures prises contre l’interdiction de la chicha sur toute l’étendue du territoire national seront mises en exécution. Ce communiqué a été perçu comme l’annonce d’une sentence pour les commerçants disposant des stocks qui ne savent plus quoi faire. Ceux-ci ont investi des millions. « Il est très difficile de vendre toutes ces marchandises en six mois. », lance un jeune commerçant de chicha d’un regard très agaçant qui montre un grand stock de tas de chicha dans son magasin. Pour la plupart des marchands, le délai indiqué est très minium.
Mais, les citoyens que nous avons rencontrés ont bien apprécié la décision. A l’image d’un sexagénaire Daouda Coulibaly qui explique sans ambages que l’usage de la chicha n’est pas du tout bon. Selon lui, les jeunes d’aujourd’hui ont mal compris en pensant que c’est cela qui caractérise la jeunesse. Pourtant, « Même fumer la cigarette n’est pas bon à plus forte raison la chicha. Ils mettent toutes sortes de substance. C’est depuis là, que j’ai perdu l’espoir pour ce pays », affirme-t-il annonçant qu’il partant pour cette décision qui mérite l’accompagnement. Mais avant lui, Fousseyni Bagayoko avait dit clairement que c’est une décision salutaire.
Pour le citoyen Fousseyni, ce qui est inquiétant, c’est que même des jeunes filles s’adonnent à cette pratique. Plus loin, le président de l’association des victimes du tabac, Ousmane Touré, partage les mêmes avis que ces prédécesseurs. Cependant, il met l’accent sur l’application stricte de cette décision. Si un grand nombre de populations apprécient la décision, les spécialistes en santé vont plus loin. Selon docteur Salif Koné, médecin tabacologue, la consommation de cette forme de tabac est à l’origine des maladies cardiovasculaires. Elle renferme beaucoup plus de substances toxiques hyper-dosées. C’est qui est aberrant, c’est que même les jeunes filles en consomment. Les récentes études menées dans quelques communes de Bamako au sujet de la consommation de la chiche ont établi qu’il y a environ 70% des jeunes scolaires en consomment.
La Rédaction : Horontv.ml