Suite au coup d’État survenu au Niger, le bloc ouest africain a imposé un ultimatum dans un bref délai afin d’exiger le retour à l’ordre constitutionnel. Sans quoi, l’intervention militaire serait la dernière option sur la table. Clouée au pilori, la France clarifie sa position sur la question.
« Il n’est pas du tout dans l’intention de la France d’être dans une logique d’intervention militaire. Notre objectif, c’est précisément d’éviter d’arriver à cette hypothèse, et donc d’obtenir un rétablissement de l’ordre constitutionnel dans une voie pacifique. C’est le message que nous passions tous collectivement aux putschistes. », a indiqué, mercredi, notre source.
La même source rapporte que plusieurs organisations internationales ont porté des déclarations de condamnation au coup d’État intervenu au Niger, notamment le secrétariat général des Nations unies, l’Union européenne, l’Union africaine, la CEDEAO entre autres. Toutes ces organisations se sont exprimées sur la nécessité d’un retour à l’ordre constitutionnel au Niger avec la réinstauration du président démocratiquement élu et des institutions. Cette tentative de coup d’État vient de remettre en cause le développement du Niger qui était parvenu à réduire la crise sécuritaire. Selon notre interlocuteur : « Face à cela, les Chefs d’État de la CEDEAO réunis au sein du sommet extraordinaire avec le soutien d’un certain nombre des partenaires sous-régionaux ont pris des décisions extrêmement fermes », a-t-il mentionné. Du côté de l’Union européenne, il a été également annoncé la suspension des aides et aussi des missions sécuritaires.
Il nous revient également de constater que les putschistes au pouvoir font montre d’une très grande intransigeance avec quelques logiques qui sont développées. La logique de répression et d’arrestation arbitraire. « On voit de plus en plus des représentants élus qui sont arrêtés, mais aussi parmi la société civile nigérienne y compris au-delà de Niamey dans les provinces ou plusieurs centaines d’arrestations ont eu lieu sur des bases partisanes et politiques », a constaté notre source. La deuxième logique, selon elle, est relative au refus de la médiation par la junte au pouvoir, car, rapporte-t-elle, depuis le début de la crise, les militaires ont refusé la première médiation en fermant les frontières. Il faut qu’ils entendent les offres de dialogue de la CEDEAO.
La troisième est une logique de diversion. La source explique qu’il y a une tentation du côté des putschistes de prendre pour cible la France en laissant suggérer qu’il y a un problème avec la France. Dans ce cadre-là, l’ambassade de la France a été très violemment attaquée de façon orchestrée et organisée. Avec des cocktails molotov, des barres de fer, les violences ont défoncé des vitres blindées, bien loin d’une expression spontanée. C’est la raison pour laquelle, le président français a appelé aux autorités de respecter leurs obligations internationales, notamment l’obligation d’assurer la protection des emprises diplomatiques. La quatrième logique est celle de l’isolement avec une communauté internationale très unie sur les messages qu’elle passe aux militaires et des militaires qui se replient sur des relations avec les putschistes maliens et burkinabés.
Sur la question de la légitimité, notre source estime qu’en tout état de cause, la France ne soutient aucun coup d’État. « Nous ne reconnaissons pas les putschistes, et nous ne reconnaissons qu’un ordre constitutionnel, et la légitimité est celle du président Bazoum, celle des urnes telles que les Nigériens ont élu leurs institutions de façon démocratique », en croire notre interlocuteur, qui poursuit que c’est dans ce cadre que la France a un accord avec le Niger, c’est cet accord qui lie la France avec les autorités légitimes.
Sur la question d’un éventuel départ des soldats français, les militaires réunis au Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie avaient décidé, le 3 août dernier, de dénoncer les accords de coopération conclus avec la France dans le domaine de la sécurité et de la défense. Une attitude qui prendrait sa source au sentiment antifrançais qui se développe dans la région et la réaction de la France relativement à la situation interne qui prévaut actuellement au Niger.
En réaction, les autorités françaises ont rejeté cette décision dans un communiqué. Pour la diplomatie française, ces accords ont été conclus avec les autorités légitimes que l’État français reconnait. Le Quai d’Orsay insiste en précisant que les forces françaises sont présentes au Niger à la demande des autorités légitimes nigériennes.
Il faut rappeler que la coopération militaire et civile de la France avec le Niger actuellement dirigé par les militaires a été suspendue depuis la tentative de coup d’État, le 26 juillet 2023.
La Rédaction : Horontv.ml