Depuis l’ascension du Mali à la souveraineté internationale, les premiers dirigeants ont opté pour un État laïc. Cette forme de la République reconnait des droits et des devoirs pour tous les citoyens de quelque confession que ce soit.
Un État laïc est caractérisé par la séparation des institutions publiques, des organisations confessionnelles, la liberté de conscience et l’égalité de tous devant les juridictions. Dans une République laïque, aucune croyance n’est érigée au rang de religion d’État. La République ne reconnait, ni ne subventionne un culte. L’État n’alloue aucun budget relatif à l’exercice des cultes. Comme stipulé dans la loi française de 1905 portant séparation des Églises de l’État.
Cependant, dans la pratique de la laïcité au Mali se retrouve confronté à des obstacles. En plus, certains religieux ont du mal à comprendre cette notion. Selon eux, la laïcité n’est qu’une théorie afin d’écarter les religieux des affaires publiques. Mohamed Kimbiri, secrétaire à la Presse et à la Communication de l’Association islamique pour le Salut, AISLAM, admet que la laïcité « c’est organiser l’État sans Dieu. », faisant référence à un grand penseur occidental.
Selon le président de la Convention Nationale des Juristes du Mali, Ismayila Yoro Dicko, il y toujours des défis à relever, surtout que le Mali est un État ou la majorité est musulmane. Aux dires de Dicko, membre du corps préfectoral (MCP), en matière de démocratie, les droits de la minorité doivent être respectés. Ainsi, il invite les leaders religieux à continuer dans leur travail de sensibilisation de la population afin de faire naitre dans les cœurs des Maliens la paix, le pardon et la solidarité.
Le citoyen résidant à la commune 6 de Bamako, qui ne semble pas un néophyte de la religion, Moussa Traoré, soutient que le bon Dieu même a parlé de la laïcité dans le Saint Coran. Il a été, poursuit-il, interdit au prophète Mohammad (PSL) d’offenser la pratique d’une autre croyance, car cela pourrait retourner contre lui. « Lorsque le prophète (PSL) a été sollicité d’un dossier litigieux entre juifs, il lui a été dit de le trancher avec le livre de la religion des parties au conflit qui est la Tora. Ce qui montre que Dieu même a permis la laïcité », a-t-il donné comme exemple.
Si on ne fait pas attention, prévient le citoyen Sériba Diakité, en voulant s’attarder à changer, on risque de regretter. A chacun sa croyance ou à sa conviction afin de vivre dans la paix et dans le plus grand respect de tous.
La rédaction : horontv.ml