Comme à l’accoutumée, le Mali célèbre chaque année, la Journée mondiale de la liberté de la presse. Placé sous la houlette de la Maison de la presse, cette célébration a été l’occasion de rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leurs engagements en faveur de la liberté de la Presse.
« Aux conséquences catastrophiques de la maladie à Coronavirus, aux chantages, menaces, injures et intimidations se sont ajoutées des interpellations sinon des enlèvements extrajudiciaires », a déploré le président de la Maison de la presse. Le professeur Danté de la faitière a ensuite souligné que depuis près de dix ans, les enquêtes sur la disparition de Birama TOURE sont interminables.
Il fera par la suite, le point de quelques faits marquants des année écoulées. « En septembre 2020, Hammadoun NIAILIBOULY, de son retour d’un atelier de formation de journaliste a été descendu du véhicule à Mandjo près de Somadougou, non loin de Mopti et amené à une destination inconnue », a-t-il rappelé. Il a ajouté que le 18 avril 2021, Moussa Bana DICKO, Directeur des programmes de radio Hairé de Boni dans le cercle de Douentza a été enlevé chez lui et reste introuvable. Sans oublier que le 26 janvier 2023, Sory KONE, Directeur des programmes de la radio DANAYA de Souba dans la région de Ségou, cercle de Farako a été enlevé chez lui et reste lui aussi, encore introuvable.
Ce faisant, le patron actuel de la Maison de la presse a formulé des demandes auprès de la gouvernance. « Nous réitérons nos demandes aux autorités de la Transition, comme nous l’avons toujours fait chaque fois que l’occasion se présente, de tout mettre en œuvre pour rechercher et retrouver nos confrères. », demande-t-il.
Hormis des personnes physiques, un fait inédit et historique s’est produit au Mali, cette année. En effet, la Maison de la Presse, haut lieu des expressions plurielles, lieu longtemps considéré comme inviolable a été attaquée et saccagée un après-midi sombre du 20 février 2023. Selon l’orateur, certes les locaux ont vite été réparés grâce à l’appui des bonnes volontés mais le traumatisme moral et psychologique perdure. « Nous attendons des autorités que les auteurs soient recherchés et qu’ils répondent de leurs actes. », s’est-il adressé derechef aux autorités de la transition. Pour la faitière, il y a un autre domaine auquel les gouvernants sont interpellés. Il est à constater avec amertume, l’immobilisme des pouvoirs publics et l’espoir de refondation suscité par de durs et couteux labeurs d’élaboration des projets de lois et des projets de décrets est menacé.
Selon le président de la Maison, un désordre encouragé et entretenu fait planer le risque d’une implosion inéluctable. Il s’agit d’un nombre indéterminé de médias sur les réseaux sociaux dont certains acteurs se font appeler « journalistes » qui touchent à tout en violation des règles d’éthique et de déontologie. « Ces (forces nouvelles) … sont aussi les auteurs d’une concurrence déloyale si bien que les journaux se meurent, les radios et les télévisons agonisent. », a-t-il signalé.
Outre la journée mondiale de la Liberté de la Presse, la Maison de la Presse respecte la tradition en organisant la Semaine Nationale de la Liberté de Presse, qui va se poursuivre jusqu’au 10 mai 2023.
La Rédaction : Horontv.ml