Le représentant spécial de la CEDEAO au Mali est au cœur d’une polémique. Cela à travers un communiqué émanant du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, qui lui reproche un « comportement incompatible avec son statut ».
Le représentant spécial de la Cedeao au Mali, Hamidou Boly, se voit reprocher « des agissements incompatibles avec son statut ». Il a 72 heures pour quitter le Mali. Installé au Mali depuis 2019, ce professeur agrégé du Cames, Hamidou Boly, est un diplomate burkinabè qui, au lendemain du second coup d’Etat en mai, avait accueilli la délégation ouest-africaine sous la conduite de l’ancien président du Nigéria, Goodluck Jonathan dépêché de façon urgente à Bamako. C’est lui qui, en effet, conduira la mission à Kati afin de rencontrer les militaires au pouvoir et le président et son premier ministre déchus et mis aux arrêts.
Selon nos sources, il a été convoqué dans la matinée au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Cela à travers un membre du cabinet du ministre Abdoulaye Diop.
Dans le viseur des autorités maliennes
De nos sources, Hamidou Boly était dans le viseur des autorités maliennes depuis longtemps, à cause de ses prises de positions qui ont souvent dérangé le pouvoir de transition.
Dans une interview qu’il a accordée à Jeune Afrique sur la transition, il y a un an, le représentant de la Cedeao avait estimé que le président de la transition devait être un civil, car pour lui l’expérience a montré qu’un militaire à la tête d’une transition ne peut pas réunir les partenaires autour d’une table. Ceux-ci, selon lui, sont réfractaires aux militaires à la tête des États. « À la limite, dit-il, cela pourrait être un militaire qui abandonne la tenue pour devenir civil. Pour l’instant, nous ne voulons pas d’un homme en tenue à la tête du pays, car ce n’est pas leur travail ».
Selon une source diplomatique, avec cette décision, la ligne diplomatique du Mali semble évoluer. Désormais toutes attitudes ou propos malveillants des partenaires seront condamnés.
Pendant que le diplomate burkinabé dispose de 72 heures pour quitter le Mali, le ministère en charge de la question réaffirme la disponibilité du gouvernement à dialoguer avec la Cedeao pour la réussite de la transition.
La Rédaction de Horon Tv