Le procureur général de la cour suprême du Mali a, dans le cadre d’une information judiciaire émis un mandat d’arrêt international contre quatre personnalités maliennes dont un ancien premier ministre et un ex ministre, le 25 juillet 2022.
Suite à l’ouverture par la chambre d’instruction de la cour suprême du Mali d’une information judiciaire sur les faits qualifiés de crime de faux, usage de faux, d’atteinte au bien public et de complicité de ces infractions, fait lier à l’affaire du marché public dit Paramount, un marché public qui s’inscrit dans la mise en œuvre de la loi d’orientation et de programmation militaire, ainsi que de la loi de programmation pour la sécurité intérieure. Un mandat d’arrêt international a été lancé respectivement contre : Boubou Cissé, ancien ministre de l’économie et des finances, Tiéman Hubert Coulibaly, ancien ministre de la défense nationale, Mamadou Diarra dit Igor, ancien ministre de l’économie et des finances et Babaly Bah, ancien patron de la BMS. Sa.
Les principaux concernés commencent à réagir, les anciens ministres Boubou Cissé et Tiéman Hubert Coulibaly, disent avoir, tous les deux, appris de manière surprenante qu’un mandat d’arrêt international a été émis à leur encontre sur les ondes de la télévision nationale.
L’ancien ministre de la défense nationale dénonce un acharnement politique afin de persécuter toute voix dissonante. Il justifie son absence du pays du fait des menaces dont il faisait l’objet. « Je suis absent de mon pays depuis plusieurs mois, en exil, compte tenu des menaces quotidiennement distillées par la rumeur ronflante, savamment entretenue, qui, au fil des mois, a fini par révéler le dessein réel des personnes en commandite ».
L’ex ministre des Affaires étrangères, dans son communiqué, dénonce également des accusations agressives téléguidées par des intentions malveillantes : « mon absence avait suscité une réaction aussi inattendue qu’agressive, notamment sur les réseaux sociaux et autres mass média, à la solde de la junte militaire malienne et ses complices civils. Des rumeurs folles ont immédiatement circulé qui m’accusaient, à tort évidemment, d’être l’animateur de toutes sortes de complots. Les intentions malveillantes que je soupçonnais se sont révélées à travers l’acharnement de ces attaques régulières à coup d’intoxications. », s’indigne-t-il.
A l’instar de l’ancien ministre de défense nationale, le docteur Boubou Cissé a, lui aussi de son côté, fait un communiqué. Il dit avoir toujours agi au service de l’État dans le souci de l’intérêt général, du respect des contrats signés avec les fournisseurs, de la préservation du bien public et de la Nation. Il se dit absolument serein et déterminé à laver son honneur en donnant des éclaircissements : « Contrairement à ce que veulent faire croire les personnes qui ont été chargées d’instruire ce dossier, en aucun cas je n’ai posé un acte illégal dans l’exercice de mes fonctions et d’ailleurs, au moment de la conclusion de ce marché, en octobre 2015, j’étais en charge du Ministère des Mines, donc étranger à la conclusion de ce marché. »
L’ancien chef du gouvernement, précise qu’il n’a jamais cherché à fuir ses responsabilités ou à échapper à ses devoirs de justiciable, pour autant que la justice de son pays demeure indépendante et impartiale.
Le président de l’UDD rejette les charges retenues contre lui, « Ma mission en tant que ministre de la Défense et des Anciens Combattants a débuté le 8 janvier 2015 et s’est terminée le 3 septembre 2016. Elle était parfaitement définie dans le cadre des prérogatives claires. Je n’ai agi que dans ce cadre et, je n’ai agi que pour assurer la meilleure préparation opérationnelle de nos forces face au défi sécuritaire. »
L’ex- chef de la diplomatie malienne s’engage à répondre présentement, « Si la justice malienne devait rechercher à situer ma responsabilité, dans le cadre d’une quelconque information judiciaire, elle a la latitude de procéder au moyen d’une commission rogatoire à laquelle je m’engage à répondre prestement. D’ores et déjà, j’ai pris l’initiative de constituer une équipe de conseils qui m’accompagnera dans l’éventualité souhaitable d’une confrontation. »
Dans leurs communiqués respectifs, les anciens ministres Boubou Cissé et Tièman Coulibaly, regrettent profondément que cet acte soit posé au moment où les Maliens doivent être rassemblés autour des valeurs de paix et de justice véritables afin de tracer un nouveau chemin vers la cohésion nationale. Ils appellent les autorités de la transition a œuvré au retour rapide l’ordre constitutionnel régulier dans le pays.
La Rédaction : Horontv.ml