
Victime d’une cabale médiatique en mars 2020, en raison de l’entrée au Mali de la maladie à coronavirus, Inna Maïga écrit pour dire sa part de vérité.
Patiente zéro de la Covid-19 au Mali : enfer Social et médiatique est le titre qu’a choisi Inna Maïga pour son récit à caractère autobiographique, publié en novembre 2021 chez Figuira éditions, à Bamako. Dans le cadre du lancement de son livre, tenu le 9 novembre dernier, nous nous sommes entretenus avec cette diplômée en lettres de l’École normale supérieure de Bamako. « Ecrire ce livre s’est imposé à moi comme une nécessité, une thérapie car permettant de panser mes blessures », déclare-t-elle.
« Ennemie du Mali »
En mars 2020, au moment où la planète entière vivait dans la peur et se confinait pour contrecarrer la Covid-19, un événement s’est produit au Mali, lié aux circonstances de l’entrée de ce virus mortel sur notre sol. En effet, le 25 mars 2020, (jour où a été enlevé feu Somaïla Cissé alors qu’il battait campagne dans le nord…), le Mali déclarait officiellement son premier cas de Covid-19. Et dans la foulée, en raison de tous les mystères qui entouraient, à l’époque, cette maladie, disons qu’elle était considérée dans l’esprit du commun des mortels comme « un arrêt de mort », cette Malienne a été accusée d’avoir amené volontairement la Covid-19 au Mali.
Résidant en France, elle était venue pour ses vacances, accompagnée de son fils de 14 ans. « Mon voyage était prévu, je me suis rendu dans mon pays comme d’habitude », nous a confié Inna Maïga. Avant de s’indigner : « J’ai appris avec un grand étonnement par des médias comme étant une criminelle, une apatride et l’ennemi du Mali parce qu’ayant volontairement apporté la Covid-19 au Mali. »
Combat contre le virus

Dans son livre, la survivante de la Covid-19 raconte avoir elle-même alerté les autorités sanitaires sur son état de santé dès qu’elle s’est aperçue des premiers signes : « J’ai appelé le Pr. Yacouba Toloba qui est pneumologue. Il m’avait prescrit un protocole qui n’avait rien changé à mon état. Je lui ai demandé de me donner le numéro de la cellule Covid du Mali. J’ai appelé immédiatement. J’ai eu Dr Neko (un pseudonyme utilisé dans le livre) au téléphone, mais il m’a fait poireauter de 14h à 22h. C’est après que j’ai appelé un autre laborantin de l’INSP pour pouvoir être testée et les résultats, je les ai appris sur les réseaux sociaux comme tout le monde », relate Inna Maïga.
Elle s’en souvient encore : « Je voulais me renseigner sur les nouvelles du pays et je suis tombée sur la page hier : 24 mars a été une femme de 49 ans malienne venue de la France, habitant à Tabacoro positive. J’ai été affolé, c’est comme ça que j’ai appris ma positivité à la Covid-19 », a laissé entendre l’auteure

Dans l’ouvrage, elle parle aussi de son expérience de première patiente de la Covid-19 et les coulisses de son combat contre le virus mortel. Un récit à lire absolument.
La rédaction Horontv.ml