Gnélé Koné est une sexagénaire, qui vit avec ses enfants à Sélingué. Elle disposait de deux parcelles léguées par son mari décédé. Ces terres, exploitées dans la culture du riz et de maïs, relèvent du périmètre irrigué de l’Office de Développement Rural de Sélingué (ODRS). Mais, depuis quelques temps, celle qui est conçue pour le maïs fait l’objet de controverse.
En raison du poids de l’âge, de la maladie et du manque de moyens, la veuve a sollicité l’appui de son voisin du quartier, qui exploitait les parcelles au nom des ayants droit. Confie notre source. Un jour, explique la même source, Gnélé l’appelle pour l’informer qu’il y a une confusion sur l’une de ses parcelles de terrain. En vue d’en savoir plus, le voisin de la propriétaire se rend au siège de l’Office de Développement Rural de Sélingué. Reçu par le chef de zone du périmètre irrigué, il expose le problème. Ce dernier, après avoir consulté le document rassure, selon le visiteur, que les parcelles ne font l’objet d’aucun litige ; elles sont bien aux noms de la dame et de son défunt mari.
Notre source rapporte qu’elle a reçu un appel quelques moments plus tard du même chef de zone lui annonçant l’interdiction d’exploiter l’une des parcelles notamment celle qui est destinée à la culture du maïs. « Confus, je me suis rendu chez lui au bureau pour être bien édifié. Il a catégoriquement refusé de me donner des explications. La discussion a été tendue, et il m’a chassé de son bureau », explique le défenseur de la veuve.
Le voisin à qui les terrains agricoles de la sexagénaire sont confiés rapporte qu’il a essayé d’entrer en contact avec le directeur de l’ODRS, qui était en déplacement, mais fini par trouver l’adjoint du directeur, qui à son tour lui a sommé de laisser tomber cette affaire, qui ne le concerne pas. C’est ainsi que le défenseur de la veuve et orphelins a informé le frère du défunt à Bamako. Ce dernier a effectué le déplacement à cet effet.
« Suite à cela, le même chef de zone nous a dévoilé dans son bureau, le jeune frère du défunt et moi, que le grand frère, feu Issa Diarra, avait vendu la parcelle avant son décès », s’étonne notre source, qui apprend la vente d’une parcelle irriguée pourtant non permise dans les textes. Notre interlocuteur enchaine que celui qui serait le preneur a avoué clairement, qu’il l’a achetée à 60.000 francs CFA, il y a très longtemps sans fournir un document certifiant l’achat. « Nous n’avons pas eu droit à la parole. Depuis lors, on n’a plus parlé de l’affaire », conclut notre source
Joint au téléphone, le chef de zone du périmètre irrigué de Sélingué, rapporte qu’il a pris service depuis 2014 à Sélingué, et que s’il était impliqué dans ce genre d’histoire, cela ne le trouverait pas à son poste. « Je suis un technicien qui connait bien son travail. Je travaille avec des gens qui sont attributaires de mon périmètre. », se défend-t-il. Avant d’ajouter qu’il n’a jamais envoyé une notification de retrait à la dame depuis son arrivée et qu’il ne la connait même pas. « Je ne connais même pas la dame de mes yeux », tout en insistant que personne ne peut retirer une parcelle à son propriétaire sans la procédure normale. Pour lui, c’est un bien de l’État. « Je n’engage jamais une telle procédure sans l’aval de mon chef hiérarchique, le directeur de l’Office », a en croire le chef de zone de périmètre irrigué de Sélingué.
N’ayant aucune source de revenu hormis les deux parcelles qui lui permettent de survivre, la veuve Diarra Gnélé Koné veut tout simplement avoir à sa possession son terrain agricole héritier de son mari.
La Rédaction : horontv.ml