C’est officiel, après neuf ans d’intervention de lutte au Mali contre l’avancée des djihadistes, la France a décidé, jeudi 17 février, avec ses partenaires européens de se retirer sur le plan militaire. Un retrait qui s’explique par la détérioration des relations bilatérales depuis mai 2021 entre Bamako et Paris.
Les autorités actuelles de la transition sont hostiles à la politique française au Mali surtout sur le plan militaire. Elles décident ainsi de renouer ses relations militaires avec d’autres partenaires dont la France ne partage ni la stratégie ni les objectifs cachés. Ce qui aura pour conséquence une escalade diplomatique avec le retrait de la France au Mali avec ses partenaires européens.
Les opérations Barkane et Takuba, faut-il préciser, sont menées au Mali à la suite de l’opération Serval en janvier 2013. Une opération que les autorités maliennes à l’époque avaient demandée pour sauver le Mali.
Pour le président français Emmanuel Macron, la lutte contre le terrorisme ne peut pas justifier par une escalade de la violence avec des recours à des mercenaires dont l’exercice de la force n’est encadré par aucune convention.
C’est dans ces conditions, ajoute-t-il, que la France et ses partenaires engagés dans de missions de lutte contre le terrorisme ont pris la décision de retirer leur présence militaire au Mali.
Pour ce qui concerne l’engagement de la France au côté des populations maliennes, Macron rassure qu’elle sera préservée à travers de programme de l’alliance pour le Sahel sous réserve que ces programmes ne puissent être détournés pour financer des activités des mercenaires ou le terrorisme lui-même. Avant d’ajouter qu’il n’oublie aucun épisode de l’ensemble des soldats tués et blessés au Sahel.
Inquiétudes
Cette décision intervient à un moment où la menace terroriste se multiplie. A cela s’ajoute un sentiment anti-français qui se répand à travers le Mali de jour au lendemain.
Ce qui inquiète bon nombre d’observateurs politiques, c’est que cette décision intervient à un moment très complexe d’une tension diplomatique entre le Mali et la France. Pour eux, le moment est mal choisi même si ce départ était programmé.
Ensuite, avec un seul partenaire, le Mali sera-t-il en mesure de trouver une solution, se préoccupent les mêmes observateurs, car, selon eux, ce retrait crée un vide en attendant le recouvrement total du territoire. En plus, le président Vladimir Poutine a confirmé l’opération du groupe Wagner au Mali, précisant qu’ils n’ont aucun lien avec la Fédération russe.
Une autre préoccupation, la France n’est pas seule à se retirer mais avec d’autres partenaires du Mali qui s’en vont également. A signaler aussi si le Mali pourra tenir le coût de financement, avec ces sanctions infligées par l’organisation sous régionale.
Ce retrait aura sans doute un impact sur la situation, car le bilan de l’intervention française bien que jugé mitigé a des résultats considérables dans l’aide au développement et l’appui de projets. L’aspect économique, faut-t-il reconnaitre, occupe une place importante dans cette guerre asymétrique.
Les terroristes profitent des points faibles de l’État, et aussi la misère du sahel pour recruter des jeunes. Ce retrait brusque risque de créer un vide, et beaucoup de personnes seront au chômage au moment où le pays est sous une dure sanction inédite des organisations régionale et internationale.
Les autorités maliennes sont désormais devant un fait accompli. Elles doivent rapidement mettre en place des stratégies afin de prendre le contrôle de ce vaste territoire d’une densité moyenne.
La rédaction Horontv.ml