La confirmation de la décision du retrait définitif d’autorisation et d’exploitation de la Radio France Internationale et la Télévision France 24, a été mal digérée par Reporters Sans Frontières (RSF), qui dénonce une attaque contre l’indépendance de l’information.
La Haute Autorité de la Communication (HAC), Organe chargé de la régulation du secteur de la communication, a annoncé la décision du retrait définitif de l’autorisation de deux médias français avec leur retrait de tous les bouquets des distributeurs de programmes audiovisuels, des plateformes et sites des médias en ligne et des opérateurs de téléphonie mobile. Une décision qui intervient dans une période très tendue des relations entre le Mali et la France et surtout qu’elle touche à la liberté d’expression et d’information.
On se rappelle que c’est le ministre porte-parole du gouvernement qui avait annoncé ladite suspension dans la nuit du 16 au 17 mars 2022 suite à un reportage dans lequel sont affirmées des inquiétudes sur de possibles exactions sur des populations civiles à Mondoro après une intervention de l’armée malienne. La décision de retrait définitif est prononcée par un collège après la mise en demeure, l’avertissement, la suspension du service incriminé, le retrait du service incriminé, la suspension de l’autorisation et en enfin le retrait de l’autorisation.
En vue de justifier sa décision, la HAC dénombre un certain nombre de points relatifs à la diffusion d’information par les deux chaînes à partir de la date du 10 janvier sur l’attaque de Mondoro, la disparition de citoyens mauritaniens à la frontière malienne, le rapport de Human Right Watch sur le massacre présumé de soixante et onze personnes par l’armée malienne et l’usage d’expressions à connotation ironique et péjorative pour désigner les autorités de la transition.
Contourner la décision
Pour des observateurs, la HAC dans son rôle d’arbitrage devrait veiller à la protection des médias contre des pratiques qui peuvent menacer la liberté d’expression et d’information. A leurs dires, cette décision menace toute la famille de la presse malienne et fortifie davantage les journalistes dans leur conviction d’ingérence des autorités de la transition.
D’ores et déjà, les responsables des deux médias, RFI et France 24 annoncent la saisie des autorités judiciaires en recours notamment la section administrative de la Cour suprême, avec l’espoir que l’indépendance de la justice s’affirmera dans cette question sensible avec l’ensemble de la presse malienne afin de veiller au respect du droit à l’information des citoyens et cela dans l’égalité envers tous les médias.
C’est dans ce contexte que leurs sites sont disponibles et accessibles aux internautes sans VPN selon l’annonce qui a été faite par RSF, Reporters Sans Frontières en soutien à leur défense.
Ce retour en ligne pour les internautes permettra aux deux médias retirés des ondes et des bouquets des distributeurs audiovisuels de continuer à informer les auditeurs et téléspectateurs maliens qui sont nombreux à s’y ressourcer en informations crédibles en assurant un peu la liberté de la presse.
Ce déblocage de Reporters Sans Frontières permet donc aux deux médias RFI et France 24 de contourner la décision de retrait définitif annoncée par les autorités de la transition au Mali.
La rédaction horontv.ml