Depuis quelques moments, un bras de fer est engagé entre le gouvernement du Mali est celui de la Côte d’Ivoire. Cette situation fait suite à l’arrestation de 49 militaires ivoiriens à l’Aéroport International Président Modibo KEITA, Bamako-Sénou. Dès lors, on ne cesse d’assister à des nouveaux feuilletons.
Tout est parti d’un 10 juillet en début du mois, lorsque l’opinion nationale et internationale a appris sur les réseaux sociaux que les autorités maliennes ont arrêté des mercenaires. Une arrestation confirmée à la télévision nationale à travers un communiqué lu le lendemain par le porte-parole du gouvernement. Dans ce communiqué, le gouvernement a décidé de mettre fin à l’activité de protection de la Compagnie aérienne Salian Aviation Services par des forces étrangères et exige leur départ du territoire malien. Il a également invité la Société SAS à confier sa sécurité aux forces de défense et de sécurité malienne.
Suite au communiqué du gouvernement malien, l’affaire est prise au sérieux au sommet de l’État Ivoirien. Le lendemain, 12 juillet 2022, le président Alassane Dramane OUATTARA a convoqué autour de lui, une réunion extraordinaire du Conseil National de Sécurité avec un seul ordre du jour : l’arrestation par les autorités maliennes de 49 militaires ivoiriens. Dans le communiqué final, les autorités Ivoiriennes, insistent sur le fait que ces soldats sont au Mali dans un cadre légal notamment dans les opérations des Éléments Nationaux de Soutien (NSE) avant de demander la libération des leurs soldats « sans délai ». En réaction de cet état de fait, l’ONU affirme que les soldats ivoiriens arrêtés au Mali ne sont pas de la MINUSMA.
Dans un « tweet », le porte-parole de la MINUSMA affirme « Les autorités maliennes avaient été préalablement informées de l’arrivée des 49 militaires ivoiriens par avion civil, à l’aéroport international président Modibo KEITA, dimanche 10 juillet 2022 ». Suite à ces allégations, le 20 juillet 2022, les autorités maliennes ont, dans un communiqué, invité le porte-parole de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali, Olivier Salgado à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures. Le gouvernement affirme avoir pris cette mesure suite à certaines publications de Salgado sur le réseau social.
En réplique, la Mission onusienne au Mali affirme profondément son regret de cette décision du gouvernement malien. La Mission intégrée des Nations Unies au Mali (MINUSMA) dit, dans un communiqué de presse, regretter profondément l’expulsion de son porte-parole. La MINUSMA prend également acte de la décision du gouvernement malien invitant son porte-parole à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures. La MNUSMA rassure qu’elle va continuer à œuvrer à la mise en œuvre de son mandat en appui à la paix et à la sécurisation du Mali.
La république fédérale d’Allemagne, de son côté, a demandé aux autorités maliennes à libérer les soldats ivoiriens arrêtés, à travers son ministre de la défense, Christine Lambrecht.
Sur la question, une délégation des Nations unies conduite par son secrétaire général adjoint pour les opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix s’est rendue à Bamako le 27 juillet 2020, pour 5 cinq jours afin de statuer sur plusieurs questions dont la suspension depuis le 14 juillet de rotations des contingents militaires des Nations unies au Mali, l’expulsion du porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado ordonnée par le gouvernement malien et l’arrestation des 49 militaires ivoiriens.
Le dernier communiqué du gouvernement malien en date du 1er août 2022, s’adresse à la gérante de la Société SAS à respecter les obligations contractuelles lesquelles ont été violées. Ainsi, le gouvernement malien demande à faire cesser les activités d’accueil et d’hébergement.
« … Je vous demande de prendre les dispositions qui s’imposent pour le départ des forces étrangères de vos locaux dans un délai de 72 heures à compter du mardi 2 août 2022 », peut lire dans le communiqué signé par le directeur général de l’aéroport du Mali, le colonel Lassina Togola.
Fondée dans les années 1988, la société Sahelian Aviation Service avec plus de 30 ans d’expérience dans l’aviation en Afrique de l’Ouest intervient notamment dans l’acheminement des missions humanitaires du programme alimentaire mondial des Nations Unies et à la Croix-Rouge internationale. Sahel Aviation Service travaille également avec des sociétés minières.
La Rédaction : Horontv.ml