Dimanche 10 avril 2022, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a participé au « Débat africain » sur Radio France Internationale qui est sous suspension d’émission au Mali. Cela, suite à la diffusion des reportages mettant en cause l’Armée malienne dans des exactions sur des civiles.
Ledit débat portait sur « Afrique de l’Ouest : quelle est l’efficacité des sanctions de la CEDEAO ? ». En vue de donner une vision diversifiée sur ce thème, ont participé : le général Francis Behanzin, diplomate béninois, commissaire des Affaires politiques, Paix et Sécurité de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali et le colonel Amara Camara, ministre secrétaire général et porte-parole de la présidence de la République de Guinée.
La participation du ministre Malien n’a pas manqué de soulever des débats animés au sein de l’opinion publique, car ladite radio est suspendue d’émission au Mali sur décision des autorités. A cet égard, les citoyens sont étonnés que ces mêmes autorités n’aient aucune gêne à y donner des informations. Toute chose qui revêt d’une incohérence dans leurs actions selon beaucoup d’avis. Si un confrère soutient l’intervention du ministre, « qui est dans son rôle de porte-voix du Mali et libre donc d’user de tous les canaux nécessaires à sa mission » ; un autre ne manquera pas de souligner le caractère discriminatoire et populiste d’interdire quelque chose et être le premier à le consommer en des termes clairs « en son temps, nous avons déclaré que l’interdiction d’émission de la RFI est une propagande et une action purement populiste. Les faits viennent de démontrer qu’il y a une politique de rejet des avis contraires et une volonté politique de museler les médias quand ça ne les arrange pas ».
« Horreur du vide »
Un diplomate souligne quand même le caractère exceptionnel de la mission du ministre des Affaires étrangères « ce qui est le plus important, c’est le message transmis, et l’objectif visé était de démontrer que le Mali est pénalisé, et cela en visant les auditeurs francophones de la Radio et en tant que Ministre des Affaires étrangères, il ne doit rater aucune occasion pour défendre son pays, car la RFI continue de parler du Mali, de parler de Moura, et la nature ayant horreur du vide, il faut quand même que le ministre apporte toujours les éléments d’éclaircissements sur la situation de son pays ».
Et d’un point de vue juridique, un magistrat de déclarer qu’il n’y a aujourd’hui aucune infraction à diffuser les contenus des émissions de RFI. « Puisque les autorités ont été les premières à briser l’abcès, on ne peut interdire quelque chose et être le premier à la briser ».
Même si les autorités bénéficient des soutiens de la population en général, elles ont le devoir d’être cohérentes dans leurs décisions et d’arrêter de donner des impressions de deux poids et deux mesures par des traitements inégaux.
La rédaction horontv.ml