Les membres du Conseil National de Transition ont, tous d’une même voix, donné leur feu vert pour la révision de la charte de transition. Sur les 121 membres, 120 ont voté pour, aucune voix contre ni d’abstention. Cette révision porte des modifications dont la suppression du poste de vice-président, un poste qu’occupait le colonel Goita avant les évènements de mai 2021. Cette révision prévoit également le remplacement du président de la transition par celui de l’organe législatif en cas de vacances du pouvoir, mais elle maintient le flou sur la durée de la transition.
La charte de transition promulguée le 1er octobre 2020 avait initialement prévu une durée de 18 mois. Lors des Assises Nationales de Refondation, les Maliens se sont exprimés sur la durée de la Transition. Ils ont préconisé une fourchette de six mois à cinq ans pour la transition. Le gouvernement malien a souhaité tenir compte de cet avis. Pour la suite, il a pour un premier temps dépêché une délégation dans laquelle le président du Panel des assises, Zeïni Moulaye afin de remettre un exemplaire du rapport des Assises à la Cedeao, le 31 décembre dernier.
L’organisation sous régionale, a qualifié de « totalement inacceptable » la volonté des autorités actuelles, à rester au pouvoir jusqu’à cinq ans.
Le 9 janvier, lors d’un sommet extraordinaire des chefs d’État, les deux organisations CEDEAO et UEMOA ont pris des lourdes sanctions économiques et diplomatiques contre le Mali, en gelant ses avoirs financiers au niveau de la BECEAO, mais aussi la fermeture des frontières avec le Mali. Dès lors, le pays est engagé dans un bras de fer avec l’organisation des États ouest-africains la CEDEAO.
La révision de la charte intervient dans un contexte de tension, si elle ne précise pas la durée exacte de la transition, elle dit se conformer aux recommandations des Assises. Une posture qui laisse plutôt, comme l’a annoncé le gouvernement malien, une porte de dialogue. La CEDEAO, quant à elle, a annoncé dans un communiqué que son médiateur pour le Mali, l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan, se rendrait au Mali, jeudi, une première depuis la prise des sanctions contre le pays.
Les dispositions approuvées hier n’empêchent pas le colonel Goïta de briguer la présidentielle qui mettrait fin à la transition s’il venait à démissionner avant l’élection.
La rédaction horontv.ml