Dans un décret rendu public, lundi 7 juin 2022 sur les antennes de la télévision publique, le président a prorogé la transition en cours de deux ans à compter du mois de mars 2022.
L’annonce a été faite par le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Cette fois, pas dans un tenu militaire, mais un ensemble de Bazin blanc en signe d’apaisement.
« La durée de la transition est fixé à 24 mois, compter du 26 mars 2022, conformément à l’article 22 de la loi du 25 février 2022 portant révision de la charte de la transition. », a-t-il laissé entendre le porte-parole du gouvernement. Ce décret qui fixe le délai de la transition à partir d’une date rétroactive a un sens juridique, car le délai initial arrivait à terme le 25 mars. « Ce n’est pas une nouvelle transition, mais une prorogation. », souligne le ministre Maiga.
Selon lui, ce délai sera mis à profit pour faire les réformes indispensables à la tenue des élections. À savoir l’opérationnalisation de l’organe unique de gestion des élections, l’élaboration d’une nouvelle constitution.
C’est un suspens qui a duré plusieurs mois, à savoir jusqu’à quand sera prorogée la transition. La décision des autorités maliennes de ne pas tenir les élections en février 2022 leur a valu la colère de la CEDEAO, qui a adopté des sanctions économiques et diplomatiques contre le pays depuis janvier.
À la question du journaliste de savoir si ce décret pourrait jouer sur les négociations avec la CEDEAO, le ministre a répondu qu’à aucun moment, ils n’ont eu l’intention d’avoir une quelconque tension avec la CEDEAO ni avec aucun autre partenaire. « L’adoption de ce décret est une preuve de la volonté de dialogue de nos autorités. », dit-il avant d’ajouter qu’ils sont en contact avec le médiateur pour trouver un terrain d’entente.
Il ajoute aussi que la fixation de ce délai montre la volonté du chef de l’État de rendre le pouvoir aux civils. « Il s’agit très clairement d’une réponse aux personnes qui accusent les autorités de la transition de vouloir s’éterniser au pouvoir. », regrette-il.
Cette annonce du président de la transition intervient après le sommet de la CEDEAO tenu samedi à Accra sur la situation au Mali, au Burkina et en Guinée. Une rencontre qui avait suscité beaucoup d’espoir au sujet de la levée des sanctions, mais les décisions ont été reportées à un prochain sommet prévu pour le 3 juillet.
La rédaction : Horontv.ml