La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la Stabilisation au Mali a publié, sa note trimestrielle sur les tendances des violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire dans le pays couvrant la période du 1er janvier au 31 mars 2022.
Selon la note, durant cette période, la MINUSMA a recensé 812 cas de violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire. Ces données documentées représentent une augmentation de 151% comparativement au trimestre précédent. Le nombre de personnes tuées a connu une hausse exponentielle de près de 324%.
Sur la période, la note indique que les Forces armées maliennes (FAMa), appuyées à certaines occasions par des éléments militaires étrangers, ont multiplié les opérations militaires de lutte contre le terrorisme, notamment dans le cadre de l’opération Keletigui dont certaines se sont parfois soldées par des allégations graves de violations des droits de l’homme et/ou du droit international humanitaire.
« Ainsi, sur la période concernée, 320 violations de droits de l’homme ont été attribuées aux forces de défense et de sécurité maliennes alors qu’au dernier trimestre de l’année 2021 seulement 31 violations leur étaient imputables », mentionné la note.
Dans un communiqué en date du 05 avril 2022, le chef d’État-major des Armées du Mali avait constaté que les Formes Armées maliennes font l’objet des allégations infondées d’exactions sur les populations. Les porteurs de ces allégations infondées n’ont d’autres objectifs que de ternir l’image de l’armée malienne résolument engagée dans la lutte pour la liberté, la sécurité et la protection des populations. Le chef d’état-major rassure que les FAMas restent des forces professionnelles et l’ont une fois de plus démontré pendant cette opération à l’instar de la libération des trois otages chinois en novembre 2021 et bien d’autres.
Les efforts des autorités de la Transition
Selon la même note, les régions du centre (Bandiagara, Bankass, Djenne, Koro, Mopti, Ségou) restent les plus affectées par les différents actes de violence. La situation sécuritaire s’est également considérablement détériorée dans les régions de Gao et de Ménaka en raison d’affrontements armés entre les éléments du Mouvement pour le salut de l’Azawad-Daoussahak/Groupe d’auto-défense Touareg Imghad et alliés (MSA-D/GATIA) et ceux de l’État Islamique au Grand Sahara (EIGS) et/ou d’attaques contre les populations civiles.
La Mission affirme avoir noté également que les autorités maliennes de transition ont annoncé avoir ouvert une enquête sur les allégations des violations des droits humains signalés à Moura du 27 au 31 mars 2022. Selon elle, à la date de la publication de cette note, la MINUSMA n’avait toujours pas obtenu une autorisation pour conduire une enquête sur place à Moura en dépit de la requête faite en ce sens.
Cependant, la Mission note les efforts des autorités de la Transition dans le cadre de la lutte contre l’impunité annonçant l’ouverture de plusieurs enquêtes sur des allégations de violations de droits de l’homme et des atteintes à ces droits, réitère sa détermination et sa disponibilité à les appuyer afin que les auteurs de ces actes soient traduits devant la justice.
Il faut rappeler que le respect des droits humains, de même que le droit international humain reste une priorité dans la conduite des opérations menées par les Forces Armées Maliennes.
La rédaction horontv.ml