La tension n’en finit pas de monter entre le Mali et certains de ses partenaires. Les autorités maliennes de transition ont une nouvelle fois pris la décision d’expulser un responsable de la Minusma. Le Directeur de la Division des droits de l’homme a 48 heures pour se conformer à cette mesure prise dimanche 5 février 2023 par le gouvernement du Mali.
Accusé de manque de neutralité dans les sélections des témoins intervenant au nom de la Société civile du Mali lors du Conseil de sécurité des Nations unies, le chef des droits de l’homme des Missions de la paix, qui se trouve actuellement en Suisse, est déclaré persona non grata par les autorités maliennes. Un jour après la décision, la Minusma a réagi à travers un communiqué expliquant qu’elle a reçu la décision des autorités maliennes.
La Mission réaffirme son engagement à continuer à œuvrer en toute impartialité, l’exécution de son mandat en matière de la promotion et de la protection des droits de l’homme.
En effet, lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies tenue fin janvier 2023, sur le rapport trimestriel du secrétaire général de l’ONU au sujet de la situation au Mali couvrant la période de juin à septembre 2022, Aminata Dicko est intervenue au nom de la société civile malienne.
En réplique, le gouvernement malien à travers son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a nié cette intervention de la dame en ces termes : « Nous ne connaissons pas cette personne. Nous ne connaissons pas l’organisation qu’elle représente, au nom de qui elle s’exprime devant votre Conseil, et naturellement, nous doutons de la représentabilité et de la crédibilité de cette personne devant cette auguste assemblée », avait dénoncé le chef de la diplomatie malienne.
L’affaire va plus tard prendre une autre tournure après que les autorités maliennes ont statué sur la question. Selon le gouvernement malien, cette mesure d’expulser Guillaume Ngefa-Atondoko ANDALI fait suite aux agissements déstabilisateurs et subversifs de ANDALI, en violation flagrante des principes et obligations que doivent observer les fonctionnaires des Nations Unies et tout diplomate accrédité au Mali, conformément aux conventions internationales pertinentes.
Pour les autorités de la transition, à l’occasion des différentes sessions du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le Mali, les actions du directeur de Division ont consisté à sélectionner des usurpateurs s’arrogeant le titre de représentant de la société civile malienne, en ignorant les autorités et les institutions nationales.
Par ailleurs, il faut rappeler que c’est le même diplomate onusien qui avait fourni un rapport incriminant la force Barkhane d’avoir frappé à Bounty un rassemblement « majoritairement composé de civils ». Dès lors, les choses ont tourné au vinaigre entre la France et le chef onusien dont Paris a, en permanence, voulu son départ.
Cette décision des autorités maliennes n’est pas la première quand on sait que deux autres expulsions l’avaient précédée. La première en date de fin janvier 2022, quand les autorités maliennes ont demandé à l’ambassadeur de France au Mali, Joël Meyer, de quitter le pays dans les 72 heures. Une décision qui fait suite aux propos de l’ancien ministre français, Jean-Yves Le Drian qui a déclaré que la junte au pouvoir à Bamako était « hors de contrôle ».
La deuxième, c’était fin juillet de la même année, le gouvernement malien a pris la décision d’expulser également, le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado dans l’affaire des soldats ivoiriens à l’époque.
La Rédaction : Horontv.ml