Avec comme pays et région limitrophe, la Guinée Conakry et la région de Koulikoro, Kita est situé au sud-ouest du Mali à moins de 200 Km de la capitale malienne, Bamako. Dans cette localité historique se trouve une colline bien protégée par des esprits surnaturels.
Deux lieux sacrés font de Kita l’une des villes les plus mystiques du pays. La colline de Kita, Kita-kourou et le rocher qui parle, Kounouni-Koumana. Avec l’évolution, la sacralité de ces endroits sont très vite remises en cause. Perdant ainsi sa valeur au profit de la modernité, la génération actuelle juge ces pratiques de futilités. Ce qui provoque des frustrations du côté des conservateurs de la tradition.
Kita-Kourou est entouré par des phénomènes inexplicables renfermant beaucoup de mystères. « Chaque année, les Djinns protecteurs de Kita apparaissaient ; tout le monde pouvait les voir. De blanc vêtus, ils apparaissaient par moments. Cet accoutrement signifiait la prospérité de l’année en cours. Mais lorsqu’ils se présentent en couleur rouge, c’est tout le contraire qui se produit », nous explique Djéli Mody Kouyaté.
Prolongeant de Kita à Boudofo, la colline protège les habitants de ces localités. C’est moins ce que l’on peut comprendre de l’explication de Djéli Mody Kouyaté « A l’époque, lorsque les blancs venaient chercher les bras valides pour l’esclavage, les gens escaladaient les grottes afin d’aller se réfugier derrière cette colline ».
La formule « Kita-Kourou ani Boudofo » est, selon le chef du village Niamey Tounkara, une invention « Il n’existe pas de Colline appartenant à Boudofo, ce sont des inventions. C’est le même alignement qui se prolonge jusqu’à Boudofo. ».
A l’époque, les sacrifices dédiés à la colline, selon Djéli Mody, c’était de semer et récoler le fonio le même jour. Pareil pour le calebassier. « On préparait le même fonio dans la même calebasse le même jour, et aussi la viande du Bœuf. Ce plat est réservé aux Tounkara et Camara qui mangeaient et font des bénédictions pour la prospérité de Kita. Ce sacrifice se faisait chaque année », précise le griot Kouyaté.
Aujourd’hui, avec l’influence d’autres pratiques divines, c’est la lecture du saint Coran et le sacrifice de bœuf qui se faisaient. Tout le monde mange et chacun rentre chez lui.
Devenu cercle, il y a plus d’un siècle, et érigée en région administrative opérationnelle depuis janvier 2021, Kita reste l’une des villes les plus mystique du Mali.
La Rédaction : Horontv.ml