Coincés par l’armée malienne, les groupes radicaux violents n’ont qu’une seule et unique stratégie : c’est d’attaquer désormais les zones non étiquetées comme dangereuses. Chercheur, analyste politique et spécialiste des questions sécuritaires s’expriment sur la question.
Les attaques visant les grandes villes, notamment Bamako ne sont que des conséquences des opérations menées par les forces armées maliennes, au regard de plusieurs observateurs. Désorganisés, les groupes armés islamistes cherchent à se réorganiser afin de montrer leur existence, et ce, en menant des attaques sporadiques dans les milieux urbains. Analysant la situation, le docteur N’Golo Diarra précise que ces attaques sont des conséquences des opérations anti-terroristes menées par l’Armée malienne contre ces groupes armés. Ce mode d’opération est une manière pour ces groupes de montrer leur existence. Selon lui, c’est pour donner plus de flexibilité à leur existence qu’ils visent les grandes agglomérations où il crée facilement la panique que dans les milieux désertés.
En appui, le docteur, Aly Tounkara, spécialiste des questions sécuritaires, souligne que les actions militaires, en cours depuis décembre 2022, menées en même temps dans les régions du centre et du nord du Mali, ont vu la destruction des quartiers généraux des groupes radicaux violents. Ainsi, nous confie Tounkara, les groupes se dispersent vers des zones qui ne sont pas menacées. « À la suite de cette destruction des QG des groupes radicaux violents, on assiste à une sorte de dispersion de ces groupes vers des zones qui n’étaient pas étiquetées comme dangereuses », a-t-il complété. Dans les explications du docteur Aly Tounkara, on se rend compte que de moins en moins, les actions des groupes terroristes qui étaient auparavant dirigées contre des camps militaires ou un détachement, sont désormais menées dans des localités qui ne sont pas sous tension terroriste, et aussi sur des axes routiers.
Cette stratégie des terroristes, au constat du spécialiste Tounkara, est un témoignage éloquent de l’intention qui consisterait dans la durée à amener un certain nombre de Maliens de se désolidariser de l’élite militaire au pouvoir, dans le même temps de passer un message fort à l’endroit des militaires qu’au-delà de ce qui est vendu comme la montée en puissance de l’armée, l’acquisition des équipements militaires, la menace reste sérieuse.
Abondant dans le même sens, l’analyste politique, Boubacar Bocoum, dira que c’est pour faire douter les populations de la montée en puissance de l’Armée malienne.
Pour le chef de parti politique, cette stratégie de harcèlement des mouvements extrémistes violents contribue à faire douter la population qui ne comprend pas tous les enjeux de la crise. Dans son analyse, le président Boubacar Bocoum affirme que le Mali n’est plus dans une situation où l’armée fuit, plus dans des camps qui sont décimés, plus dans les villages qui sont totalement décimés. « Aujourd’hui, ce sont des attaques sporadiques, programmées de temps en temps », a-t-il démontré.
Selon les analystes, cette nouvelle stratégie adoptée par les forces du mal, est une illustration parfaite que des efforts doivent être consentis par l’armée malienne contre les groupes radicaux violents afin d’une sortie définitive de la crise.
La Rédaction : Horontv.ml