La centrale syndicale de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali déclare la guerre au Premier ministre Choguel Kokalla Maiga. À travers une lettre adressée au chef du gouvernement, le secrétaire général de ladite centrale, Yacouba Katilé, non moins président du Conseil Économique, Social et Culturel déplore les propos du chef du gouvernement lors de son interpellation au Conseil National de Transition, le 21 avril dernier sur les droits des travailleurs victimes des réformes économiques initiées par l’État malien avec la banque mondiale et la FMI.
Depuis l’installation de l’actuel Premier ministre de la Transition à la tête du gouvernement malien, nous assistons chaque jour à un nouveau feuilleton. Après les feuilletons des enseignants sur l’application de l’article 39, celui de la faitière des Banques et Établissements financiers, c’est au tour de la plus grande centrale syndicale, qui n’a jamais reculé sous la pression.
Si le chef du gouvernement a pris position pour le paiement direct des droits aux bénéficiaires sans passer par les services de notaires et d’avocats, le syndicat pense que les problèmes des compressés et des retraités par anticipation ne sont pas prioritaires pour le gouvernement, attristant le monde des travailleurs, avant de rappeler qu’il s’agit des droits ayant des fondements salariaux de ceux qui ont fait le sacrifice de leurs carrières pour que le programme d’ajustement structurel soit possible.
Même s’il y a une trêve sociale en vigueur, le secrétaire général de la centrale syndicale fait remarquer que les droits des victimes des problèmes d’ajustement structurel ne sauraient être à l’aune de ladite trêve. À peine nommé chef du gouvernement, Choguel Kokalla Maïga avait ordonné l’ordre de paiement des droits des compressés et retraités par anticipation avant la fête de Tabaski 2021, un paiement jamais fait depuis lors.
« Le casse-pied »
En dehors de ce cas, le Secrétaire général de l’Unité pointe du doigt le Premier ministre de refuser la relecture du Décret du 10 Février 2011 fixant les conditions d’emploi du personnel de l’Administration relevant du Code du Travail, pour que des responsables syndicaux licenciés soient rétablis dans leurs droits. Ces responsables licenciés pour fait de grève ou sous prétexte de la COVID-19 relèvent de SYAMA, BRAMALI d’autres services. À cela, il ajoute la révision des Codes portant création des Bureaux de Placement Privé (BPP) qui exploiteraient des milliers de jeunes travailleurs maliens en dehors de tout respect de leurs droits.
Sous forme d’avertissement clair, le secrétaire général de l’UNTM rappelle au Premier ministre Choguel Kokalla Maïga qu’il a manqué de patriotisme à ne pas aider les salariés maliens à faire face à la cherté de la vie.
Et de lui dire de faire attention. Sachant et conscient du refus du Premier ministre motivé, selon par le fait qu’il ne veut pas céder devant « le casse-pied » qu’ils seraient, et soupçonnant Choguel Kokalla Maïga, héritier politique déclaré et assumé du général Moussa Traoré (ancien président du Mali) de vouloir faire payer à la centrale syndicale, son rôle primordial dans la chute de ce dernier en mars 1991. Mais là serait la ligne rouge par cette vaine tentative de prolifération du négationnisme de la Révolution démocratique du 26 Mars 1991 rappelant leur apport sans lequel aujourd’hui ne serait pas.
Le Premier ministre en homme averti désormais doit prêter une attention particulière à cette sortie, car on se rappelle que la dernière sortie de la centrale syndicale a été une des causes principales du second coup d’état intervenu le 21 mai 2021 et de trouver un terrain d’entente pour perdurer la trêve sociale que toutes les corporations syndicales observent pour soutenir le gouvernement du pays sous embargo depuis 5 mois.
La rédaction horontv.ml