C’est parti officiellement pour les campagnes du scrutin référendaire, depuis minuit, ce vendredi 2 juin 2023 comme annoncé dans le communiqué du gouvernement malien et de l’autorité indépendante de gestion des élections sur toute l’étendue du territoire national.
Pendant le gouvernement emploie le vert et le sec pour la réussite de l’organisation de ce scrutin référendaire, les frondeurs font des pieds et des mains pour faire échouer le projet, les populations quant à elles crient au loup.
Le bras de fer s’engage avec le démarrage des campagnes électorales sur fond des contestations. En effet, à quelques encablures de l’organisation du referendum constitutionnel, nous avons et continuons d’assister à une double mobilisation sur la tenue du scrutin référendaire prévu pour le 18 juin prochain.
Pendant que la partie gouvernementale et ses soutiens procédaient à des sessions d’appropriation visant à l’appréhension du contenu et de l’esprit du projet de constitution, des communiqués et réactions parachutaient de tous les côtés afin d’appeler les électeurs à constituer un « front du non » afin de s’opposer à ce projet de nouvelle constitution.
Alors que la transition devrait permettre à une gouvernance apaisée, les gouvernants s’apprêtent à organiser un scrutin référendaire initialement prévu pour le 19 mars dernier, et qui divise l’opinion malienne. Dans l’annonce officielle de la date pour la tenue du référendum, il est indiqué que les campagnes électorales s’ouvriront le 2 juin prochain, notamment ce jour du vendredi 2 juin.
Mais avant, les sessions de vulgarisation du projet de constitution avaient vu le jour avec un grande mobilisation des membres du gouvernement qui ont sillonné plusieurs localités du Mali. Une attitude que les opposant farouches à l’organisation qualifient de violation de texte.
Pendant que l’AIGE procède à l’installation des membres de différentes coordinations des communes de Bamako, le premier ministre et ses ministres rencontraient au même moment les médias afin d’échanger sur le contenu du document dans la capitale. A l’intérieur du pays également, la cheffe du département en charge de l’éducation s’était rendue à Koulikoro, dans le cadre de la journée d’appropriation du projet de constitution.
Cette session d’appropriation, selon la ministre de l’administration scolaire, visait à appréhender le contenu et l’esprit du projet de constitution à travers des séances d’échanges. « La session du jour offre à tous, l’opportunité de procéder à la revue des principales dispositions du projet de constitution notamment les nombreuses innovations refondatrices qu’il comporte », avait-t-elle ajouté.
L’impréparation avérée
Avant de poursuivre que le gouvernement est à pied d’œuvre depuis des semaines à travers des sessions d’appropriation à l’intention des forces vives à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Quelques jours avant cette sortie gouvernementale, un mouvement dénommé Forum des Forces du Changement, FFC, ont fait appel pour une campagne référendaire en faveur du « OUI », à la Maison de la presse.
Prenant acte de la convocation du collège électoral par le gouvernement pour le 18 juin prochain, en vue de la tenue du référendum constitutionnel, les partisans de NON ont réagi.
Le Parti, Convergence pour le Développement du Mali (CODEM) a déclaré que selon toute vraisemblance, le pouvoir entend imposer à la nation une nouvelle constitution dont le processus est jugé inopportun, illégal, non transparent et non inclusif pour une frange très significative des compatriotes. Peut-on lire dans son communiqué du 16 mai dernier.
Pour les responsables de ce parti à l’opposition, les autorités de la Transition ont décidé volontairement de créer une nouvelle tension en ignorant les préoccupations majeures des populations maliennes en voulant organiser ce scrutin référendaire à cette date. En raison des nombreux griefs relatifs au projet, le parti a sans relâche dénoncé cette procédure de réforme constitutionnelle. Parmi ces griefs, la CODEM a énuméré la légitimité pour une réforme constitutionnelle n’est pas du ressort d’un pouvoir qui n’est pas issu des urnes. La mauvaise gouvernance électorale caractérisée par l’impréparation avérée, en raison notamment de la violation de la nouvelle Loi électorale dans la mise en place des différentes structures de l’AIGE, le manque de Fichier électoral fiable jusqu’à nos jours entre autres.
En plus de la CODEM qui va voter pour le NON, les Organisation, notamment, la Ligue Malienne des Imams et Érudits pour la Solidarité islamique au Mali (Limama), la Coordination des Mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS), le Cadre d’échanges des partis et regroupements politiques pour le retour à l’ordre constitution, les partis, regroupements politiques et organisations de la société civile signataires de l’Appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali tous vont battre campagne contre le OUI.
Avec ce rythme, pas mal d’observateurs analysent que le Mali tend vers un nouveau mouvement comme celui de « An tè A Bana »
La Rédaction : Horontv.ml