Le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali prendra fin comme annuellement convenu avec le gouvernement malien, juin 2023. Mais avant, des voix s’élèvent contre et pour le renouvellement de ce mandat. Cela, sous l’œil vigilent de l’État malien.
« La Minusma doit partir, car elle est devenue aujourd’hui une organisation qui travaille plus à ternir l’image du Mali que l’aider en accusant les autorités maliennes de violer les droits de l’homme… », dénonce un responsable du mouvement Yèrèwolo Débout, Pape Diallo, installé à Bamako dans la capitale malienne.
« La Minusma ne doit pas partir, car ce n’est pas un mouvement qui est placé pour demander cela, c’est l’État qui est habilité à prendre une décision pour ce départ. Ce n’est pas la Minusma qui a amené la crise au Mali, c’est la crise qui a amené la Minusma au Mal… », réplique, Bakary Sidibé, installé à Gao au nord du Mali, non moins président de l’Association Gao Gomno, le bonheur de Gao.
Après les forces Barkane qui ont été officiellement sommées de quitter le territoire malien, c’est la Minusma installée au Mali depuis 2013 dans le cadre de la guerre au Mali. Depuis un moment, son départ défraie la chronique au sein de quelques regroupements de jeunes qui sont partagés. Une demande de trop pour pas mal d’observateurs selon qui cette mission a bel et bien sa raison d’être, surtout en termes de création d’emploi et des actions humanitaires qu’elle mène de façon permanente dans le nord du pays.
A l’image du responsable de l’Association Gao Gomno, créée en septembre 2022, suite à la déclaration de Yèrèwolo Débout en 2022 qui avait demandé le départ de la Minusma avant le 22 septembre de la même année qui s’oppose à cette position de Yèrèwolo pour dire non au départ de la Minusma. « La Minusma est là pour diminuer le chômage et la souffrance des Maliens. Je me demande pourquoi, ce mouvement se lève pour parler au nom de la jeunesse alors que nous on souffre ici. Je pense que ce sont des gens qui ne connaissent pas le mandat de la Minusma. Aujourd’hui, le rôle que la Minusma joue au Mali est énorme. Il y a des milliers de jeunes qui travaillent au niveau de la Minusma », a déclaré le premier responsable de l’Association du nord. Bakary Sidibé communément appelé Derrick affirmant qu’il serait d’accord si la demande émane de l’autorité habilitée. « Le jour où l’État prendra sa responsabilité de décider le départ de la Minusma, nous allons nous soumettre à cette mesure, mais pas à la demande d’un mouvement qui ne connait pas les réalités du pays », a-t-il expliqué.
Cependant, pour les responsables du mouvement hostile à la mission multidimensionnelle, les jeunes qui sont allés contre leur position œuvrent pour l’intérêt personnel et non celui de la nation. « Les interventions sectorielles de la Minusma, c’est ce qu’ils priorisent sur l’intérêt de la nation, c’est un moyen de la minusma d’instrumentaliser les jeunes contre l’intérêt de la nation », a répliqué Amadou Lamine Diallo, responsable du Mouvement Yèrèwolo Débout, en préparatif d’un grand meeting, prévu le 28 avril prochain, pour demander le départ de la Minusma, avec comme slogan « Minusma, replie bagage et dégage ! ».
Pour Pape Diallo, les missions assignées à la Minusma n’ont pas atteint l’objectif, notamment appuyer l’État malien à recouvrer l’intégrité de son territoire, et combattre les terroristes.
Avec ces tendances, la balle est dans le camp de l’État afin de bien réfléchir sur la future décision à prendre au sujet de la prorogation du mandat de la Minusma.
Créée en avril 2013 par la Résolution 2100 du Conseil de Sécurité des nations unies, la Minusma a pris le relais de la Mission internationale de Soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA) depuis juillet 2013. C’est une opération de maintien de la paix des Nations unies au Mali intervenant dans le cadre de la guerre du Mali et est la principale composante de l’intervention militaire au Mali.
La rédaction : horonTV.ml