Le référendum portant sur la nouvelle constitution se tiendra, selon l’annonce du porte-parole du gouvernement malien, le 18 juin 2023 après une première date qui a connu un report.
Tout porte à croire que l’organisation du référendum constitutionnel constitue aujourd’hui une préoccupation majeure du gouvernement malien de la transition. Mais des doutes s’installent quant à la bonne tenue de ce scrutin référendaire à l’égard de divergences des points de vue.
Le collège électoral est convoqué le dimanche 18 juin 2023. Les membres des Forces de Défense et de Sécurité vont voter par anticipation. La campagne électorale relative au référendum constitutionnel sera ouverte en début du mois de juin. Les électeurs auront à répondre par « OUI » ou par « NON » à la question : « approuvez-vous le projet de Constitution ? ». Voilà l’information phare du gouvernement malien sur la question du scrutin référendaire à venir. Initialement prévue en mois de mars dernier, l’organisation du referendum défraie la chronique. Citoyens, homme politique et analyste politique s’expriment.
Seydina A. Sidibé est un homme politique, il pense que les autorités trouveront des solutions pour le bon déroulement de ce scrutin référendaire que les Maliens attendent depuis des décennies. Assis devant son garage de réparation auto, le réparateur, Yaya Traoré, citoyen rapporte : « Je crois que l’on doit attendre que le pays soit stable pour organiser ce référendum. Ce n’est pas nécessaire là où nous sommes actuellement. Personnellement, je n’aime pas qu’on le fasse maintenant. Qu’on se concentre sur le retrait des cartes d’abord pour bien préparer et après procéder au vote à un autre moment. »
Avec une réaction moins souple, le citoyen Abdoulaye Berthé s’oppose catégoriquement aux élections, même si le référendum aura passé : « C’est bien de changer la constitution, mais je ne suis pas pour les élections. Je suis bien pour la révision. Mais en mettant l’accent sur nos langues nationales. Aucun pays ne peut se développer avec une langue étrangère. » Quant à Lassina Diarra, citoyen, il met l’accent sur la sensibilisation. : « Avant de voter pour ou contre un document, il est d’abord important de connaitre le contenu. A mon avis, le gouvernement doit avant tout expliquer aux citoyens les changements opérés, et partager le document afin que les gens puissent lire et comprendre le contenu », a-t-il proposé.
Visiblement content de la volonté des autorités à organiser ce référendum, Boubacar Bocoum, analyste politique pense que l’organisation de ce referendum est un grand pas vers l’ordre constitutionnel. « Ce référendum va nous permettre de dépasser un clivage d’une violation instantanée de la constitution en place et de sortie d’une situation transitoire qui dure déjà », se réjouit-t-il.
D’autres par contre continuent de s’opposent à un aspect du projet de constitution. C’est le cas de LIMAMA et d’autres organisations qui proposent de façon vigoureuse un État multiconfessionnel à la place d’un État laïc. Lors d’une de leurs conférences, les leaders du regroupement avaient appelé les Musulmans à voter contre le projet de constitution. Quelques moments plus tard, ils ont été reçus en audience par le chef de l’État sur la question.
Selon les autorités de la transition, le projet de Constitution soumis au référendum est initié dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de la Refondation. Il a été, selon le gouvernement, élaboré de façon participative avec les représentants de toutes les forces vives de la nation. Avant d’ajouter que le projet de décret est adopté conformément aux dispositions de la loi électorale qui prévoit la convocation des électeurs par décret pris en Conseil des Ministres et sa publication au moins un mois avant le scrutin.
L’organisation de ce scrutin, faut-il souligner, semble également être comme une pullule amère difficile à avaler par des opposants qui reprochent au gouvernement de la transition d’être incompétent de s’aventurer dans telle aventure.
La Rédaction : Horontv.ml