Sur un site à Diallobougou à Bamako se produisent des savons artisanaux fabriqués par des hommes et femmes. Le Kabakuruni, un mélange de deux solutions qui fait un le bonheur de nombreuses familles au Mali.
Idrissa Traoré travaille dans cet atelier de fabrique de Kabakuruni. A trois ans d’exercer, le jeune ouvrier est devenu financièrement indépendant. « J’ai eu à travailler quelque part avant. Mais depuis mon arrivée dans cet atelier de fabrication de savon, je rends grâce à Dieu. Je ne dépends plus de personne. Je ne me suis pas encore marié, mais les démarches sont en cours. J’ai pu m’en procurer une moto Jakarta. Je parviens à prendre en charge ma future épouse et bien d’autres choses », nous confie Idrissa qui travaille quotidiennement dans cet atelier. « On travaille chaque jour, même le dimanche. Sauf, s’il n’y a pas de matières à produire », a-t-il ajouté.
Ici, dans cet atelier qui regroupe une vingtaine d’ouvriers, les tâches sont reparties entre ceux qui font le mélange des deux solutions et malaxer à l’aide d’un bâton et ceux qui façonnent la pâte mélangée en boule.
Djibril Sidibé dont le parcours force le respect est à la tête de cette fabrique. Un homme doué qui est au cœur de ce circuit de production artisanale depuis plus de 20 ans. Sa fabrique requiert deux ingrédients principaux : l’huile de palme et la soude caustique. Sidibé nous montre le processus de fabrication du savon artisanal, « Quand l’huile est chauffée à blanc toute la journée. Le jour suivant sera consacré à liquéfaction de la soude caustique. Nous procédons donc au mélange des deux substances. On fait attention aux entrants qui peuvent être très dangereux pour la peau. On malaxe à l’aide d’un bâton et le mélange se transforme en une pâte compacte qui servira de boule », explique Sidibé.
Une fois les pièces de savon formées et séchées, elles sont ensuite empilées dans des sacs pour la vente. Cette industrie artisanale alimente des marchés de Bamako voire l’intérieur du pays. « Après avoir fabriqué, on vend nos produits à Niono, certains les revendent dans d’autres villes et même ici à Bamako. Il y en a même qui viennent s’approvisionner ici. », appuie Kadidiatou Traoré, responsable de l’atelier. Elle nous confie que l’équipe peut produire 200 barriques de savon par an.
En plus du jeune Idrissa, la responsable Kadidiatou s’en réjouit également. « Ce travail nous a beaucoup servis, nous avons construit des maisons, on parvient également à subvenir aux besoins de la famille, cela est valable pour tous les travailleurs d’ici ».
Cependant, l’atelier de fabrique confronte également des difficultés, « On ne peut s’en passer des difficultés. L’une d’entre elles, est que parfois le prix des matières premières connaît une hausse. », décrie Kadidiatou Traoré.
Mais, le véritable problème de cette petite entreprise de fabrication de savon artisanal, selon Mme Kadidiatou, est le manque d’organisation.
La Rédaction : Horontv.ml