Au repos depuis des années, Mme Diallo Ramata Bah, septuagénaire a exercé le métier de teinturier pendant près de 40 ans. Après avoir préparé la relève, l’activité poursuit son chemin grâce à ses enfants qui ont valablement pris le relais.
Son mari s’était catégoriquement opposé à cette activité. Mais, son courage, sa persévérance et sa détermination lui ont permis de convaincre l’ancien fonctionnaire Lamine Diallo, qui a fini par accepter. Et aujourd’hui en retraite, Mme Diallo Ramata Bah habite dans une maison qu’elle a construite grâce à la teinture des tissus. Septuagénaire, la teinturière Bah est née à Nioro du Sahel et réside à Bamako. « C’est moi-même qui ai aimé ce métier. La teinture était ma passion. Mon époux n’a pas voulu au début que je fasse ce travail mais grâce à ma persévérance, il a fini par accepter. Dès lors, je me suis consacrée à ce métier. Je mène cette activité il y a environ 40 ans ».
Pour elle, ce n’est pas parce que l’on gagne plus qu’elle a choisi ce métier, mais plutôt que c’était sa passion. La teinturière avait d’abord tenté plusieurs activités avant de s’engager dans ce métier. « J’avais ouvert une boutique de produits alimentaires, et un atelier de couture », a-t-elle expliqué.
A l’arrivée de sa voisine Assan qui est très douée, notamment sa patronne, Ramata se rapprocha d’elle afin de réaliser son rêve. Elles ont travaillé ensemble des années durant jusqu’à préparer l’avenir de leurs enfants. « Nous avons préparé la relève, d’ailleurs tous nos enfants exercent le même métier. Beaucoup d’entre eux ont ouvert leur propre atelier de teinture. On commence le travail à partir de 7h jusqu’à 23heures parfois », nous a confié Tanti Ramata.
Son travail est bien apprécié par celle qu’elle qualifie de sa patronne. « Ramata est mon amie, ma collègue, nos familles étaient contigües. C’est une femme très persévérante et courageuse. Quand on veut, on peut. Ramata a aimé ce travail, le résultat est là. Sinon, au début, son mari s’était catégoriquement opposé à ce travail », nous témoigne, Assan Thiéro, selon qui, cette activité a été bénéfique pour elle et son amie.
Abondant dans le même sens, l’un des collaborateurs de Ramata rapporte : « J’ai travaillé avec ces deux braves mères depuis des décennies. Dieu a fait que nos chemins se croisent. Moi, je fais la sérigraphie, elles, elles font la teinture », souligne Mohamed Cissé, qui a encaissé beaucoup de coups en travaillant avec ces femmes qui se comprennent parfaitement.
La clientèle de Ramata est variée. « Nous avons des clients de toutes catégories. Il y avait un ambassadeur sénégalais au Mali qui était client fidèle à nous. Il achetait beaucoup de nos tissus. Nos tissus sont même exportés », a-t-elle dit.
A l’occasion de la célébration du 8 mars, elle a invité les femmes à travailler, car, pour l’artisane, c’est le travail qui assure l’indépendance.
Avec le poids de l’âge, la teinturière Ramata Bah, qui n’a jamais reçu une distinction, se trouve actuellement en retraite avec l’espoir de voir ses enfants assurer la relève.
La rédaction horontv.ml